Plus de sept mois après le confinement imposé aux Français, les responsables politiques doivent désormais répondre de leurs décisions prises pendant la crise sanitaire. Après l’Assemblée nationale, c’est au tour du Sénat d’organiser une commission d’enquête et de convoquer les ministres. L’occasion de quelques révélations inédites.
Mardi 22 septembre, Florence Parly, ministre des Armées, reconnaissait ainsi «une inexactitude» prononcée le 4 mars dernier au micro de France 2. Petit rappel des faits: la France n’est alors que très peu touchée par le virus et l’État rapatrie en urgence les Français se trouvant à Wuhan –identifiée comme le foyer du virus– vers la base de Creil, dans l’Oise. Quelques semaines plus tard, ce département –et notamment la commune de Crépy-en-Valois– devenait l’un des premiers clusters connus en France. Contrairement à ce qu’elle avait affirmé alors, Florence Parly a reconnu que les dix-huit militaires qui avaient procédé à cette opération n’avaient «pas été testés» à leur retour sur le sol français:
«C’était un raccourci. Ce qui s’est passé, c’est que les équipages ont été soumis à un protocole sanitaire extrêmement strict, mais qui en effet ne comprenait pas à l’époque de tests.»
[...]«Mentir pour protéger le Président de la République»
Agnès Buzyn se défausse-t-elle de ses responsabilités? Interrogé par Sputnik, Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire et spécialiste en communication politique, considère que ce genre de propos «contribue à la démonétisation de la parole politique»:
«Il s’agit d’une stratégie de déni, qui fait porter la faute sur l’état de la société. Cela ne fait que renforcer la défiance des Français à l’égard des politiques. […] Par leur communication [les responsables politiques, ndlr] montrent qu’ils ne maîtrisaient pas la situation et qu’ils n’assument pas leurs responsabilités», affirme-t-il au micro de Sputnik«Dire la vérité sur ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas en temps de crise est primordial et je crois que c’est ce à quoi nous nous sommes attachés collectivement dans l’exécutif. […] À aucun moment, on ne m’a demandé de mentir sur la situation des masques et à aucun moment donné je ne l’ai fait», a-t-elle assuré devant la commission d’enquête du SénatBien au contraire, celle qui vient de récupérer le «pôle Idées» de LREM, regrette un «défaut d’acculturation scientifique de la population française». Difficile ne pas sourire quand on se rappelle que l’ex-porte-parole du gouvernement confiait «ne pas savoir utiliser un masque» au début de la crise sanitaire…