La Sardaigne a accueilli les 125 réfugiés sauvés en mer par le bateau «Alan Kurdi» de l’ONG allemande Sea-Eye. Où iront-ils une fois sur le sol européen? C’est le type de question auquel tente de répondre le nouveau «pacte migratoire» que la Commission européenne a présenté le 23 septembre.
À peine cette proposition a-t-elle été mise sur la place publique qu’elle est déjà critiquée de toute part. Pour Viktor Orban, elle est le fait de «libéraux loufoques» croyant qu’il n’y a «aucune raison de craindre une immigration de masse, ni même un flot d'immigration.» De l’autre côté de l’échiquier politique, l’eurodéputée insoumise Manon Aubry dénonce une volonté de la Commission de «passer de l’Europe forteresse à l’Europe bunker.»
La France salue le pacte migratoire présenté par la Commission européenne.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 24, 2020
Nous devons renforcer fortement les contrôles aux frontières extérieures de l’UE, pour enrayer l’immigration irrégulière et offrir aux personnes éligibles au droit d’asile une meilleure prise en charge. 🇪🇺 pic.twitter.com/HBfUjb2mWv
Quelles sont les innovations de ce plan par rapport aux politiques en place actuellement?
Principale nouveauté de ce pacte, la révision du principe fondateur des accords de Dublin, en vertu desquels c’est le premier pays de l’Union dans lequel le migrant a été enregistré qui doit traiter sa demande d’asile.
Selon la proposition de Bruxelles, les exilés pourront désormais engager leur procédure dans un État membre où ils comptent des liens familiaux, ont travaillé ou étudié, ou qui leur a délivré leur visa. La répartition se fera en tenant compte des dynamiques démographiques et économiques des différents pays, qui recevront une dotation européenne de 10.000 euros par adulte.
"#Europe has to move away from ad hoc solutions," @vonderleyen stated today, unveiling the @EU_Commission's new Pact on Migration and Asylum. Between 2015 and 2019, more than 1.1 million migrants arrived in the #EU by sea on the Eastern #Mediterranean route alone. #MigrationEU pic.twitter.com/fvYZhutyfg
— Munich Security Conference (@MunSecConf) September 23, 2020
La logique est de désengorger les premiers pays d’accueil que sont l’Italie, la Grèce et l’Espagne. Le nouveau pacte leur donne la possibilité d’activer un «mécanisme de solidarité obligatoire», décidé par la Commission et leur permettant de ne pas accueillir tous les migrants.