Pour les magistrats, les alternatives à la prison ne correspondent pas à la réalité de leurs dossiers.
(…) « Usez du nouvel arsenal » , a insisté en substance le ministre de la Justice. Des mesures qui, depuis la loi du 23 mars 2019, permettent d’éviter le tout-carcéral au profit de toutes les alternatives, du travail d’intérêt général au sursis probatoire, sans oublier le bracelet électronique à domicile.
Il aura quitté la visioconférence avant d’entendre la réponse des magistrats de terrain qui ont rappelé le seul premier ministre à la réalité de la délinquance actuelle. Tout en reconnaissant la rareté de la démarche de ce dernier envers le monde judiciaire. (…)
Catherine Champrenault, le procureur général de Paris, qui au cours de cet échange avec Jean Castex aurait alerté le premier ministre, sur le fait qu’ « Il ne peut pas être demandé au ministère public de ne plus déférer ni requérir de mandats de dépôt.
La nature de la délinquance que nous traitons impose parfois la mise à l’écart de la société, que la détention à domicile ne peut pas toujours satisfaire », a-t-elle prévenu, loin de tout angélisme.
Une façon d’expliquer à un monde politique parfois éloigné que « le discours de régulation carcérale peut apparaître en décalage avec celui de la gestion de délinquance que les parquets ont à connaître et la réalité du niveau de criminalité qui est notre quotidien », aurait-elle précisé en substance.