Les plus jeunes élèves ne sont pas à l’abri. Les incidents concernant les atteintes à la laïcité, certes peu fréquents, sont en hausse dans le primaire. Un rapport les juge sous-estimés.
Dans cette école élémentaire du nord de Paris, une discussion sur la religion a dérapé mi-septembre. Deux camps se sont vite formés. D’un côté, les enfants qui pensent que leurs parents les ont créés. De l’autre, ceux qui disent que c’est Dieu.
Le ton est monté. Et un élève a fini par lâcher : “Ceux qui ont attaqué Charlie Hebdo ont eu raison de tuer des mécréants!” Les atteintes à la laïcité affectent aussi l’école primaire. C’est le constat dressé par Jean-Pierre Obin, auteur il y a quinze ans d’un rapport sur le port de signes religieux en milieu scolaire. […]
Le ministère de l’Éducation a enregistré quelque 900 signalements d’atteinte à laïcité dans les 52.246 établissements scolaires publics d’avril à juillet 2019, dont 37% dans le primaire. “C’est insignifiant“, juge-t-on au SNUipp-FSU, syndicat majoritaire chez les instituteurs. […]
Dans son dernier livre, Comment on a laissé l’islamisme pénétrer l’école (éditions Hermann), l’ancien inspecteur général de l’Éducation en multiplie les exemples : garçons de 10 ans faisant le ramadan, fillettes arrivant voilées, revendications à la cantine, robinets réservés aux enfants musulmans en maternelle ou refus d’écouter le conte Les Trois Petits Cochons. […]
“Dans le premier degré, la formation continue est polarisée sur les maths et le français, regrette Franck Montuel, secrétaire général adjoint du Syndicat de l’inspection de l’Éducation nationale. Nous ne formons pas assez au vivre-ensemble.“