Dans une interview accordée au Parisien ce mardi 6 octobre, Jean-François Ricard, le procureur de la République antiterroriste (PNAT) a reconnu son inquiétude après avoir découvert l'existence de djihadistes français en zone syro-irakienne.
Depuis dix ans, de nombreuses opérations des services de l’Etat ont permis de neutraliser des réseaux finançant notamment les séjours de djihadistes français en Syrie. Alors que cette infraction date de 2001, la France continue de lutter activement contre les faits de financement du terrorisme, notamment grâce à la mise en place d’ « un protocole d'échange systématique d'information entre les services d'enquête, Tracfin (la cellule antiblanchiment de Bercy) et le parquet antiterroriste », explique dans une interview accordée au Parisien Jean-François Ricard, le procureur de la République antiterroriste (PNAT), précisant qu’ « entre avril 2018 et mars 2020, 35 condamnations ont été prononcées avec des peines relativement importantes. »
Mais l’intérêt de ces poursuites n’est pas uniquement financier. En disséquant les circuits de financement, les services français ont ainsi « mis en évidence la présence en zone syro-irakienne de quelques Français dont on ignorait l'existence », souligne Jean-François Ricard.
Et d’ajouter : « C'est d'ailleurs assez inquiétant. Après avoir obtenu des preuves d'envoi de fonds, on a aussi réalisé que certains que l'on croyait morts ne l'étaient pas. Enfin, on a pu se rendre compte que certains avaient quitté la zone et se rapprochaient de chez nous. »
Comme le rappelle le procureur de la République antiterroriste (PNAT), 100 à 200 Français sont toujours présents en Syrie. « On est donc préoccupé par ceux qui pourraient revenir », prévient-il.