Lors du rassemblement en hommage à Samuel Paty, une professeur a raconté son expérience. Un élève l’aurait menacé avec un couteau après un cours sur l’islam.
Le sordide assassinat de Samuel Paty délie les langues. Un rassemblement en hommage à ce professeur, décapité vendredi 16 octobre par un terroriste islamiste pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe, s'est tenu ce dimanche 18 octobre, place de la République à Paris.
Dans le cortège, la chaîne CNews a interrogé une jeune femme enseignante d’histoire-géographie d’un établissement scolaire dans le 94.
Elle aurait reçu des menaces de la part d'un élève après qu’elle a donné un cours d’histoire sur l’islam à une classe de 5e.
C’est un passage historique qui serait la source des problèmes pour cet élève, celui où « Mohamed arrive dans des communautés juives », a raconté la professeur. « Je n’avais pas en tête que ce fait allait déclencher une vague de haine », a-t-elle assuré au micro de CNews.
Une prof d'histoire-géo qui vient de raconter qu'elle a était menacée avec un couteau par un de ses élèves car elle a fait un cours sur l'Islam : "je vais t'envoyer Daesh". 😐 #MonsieurPaty #PlaceDeLaRepublique pic.twitter.com/7oj05Ua6wd
— Jeanne de la Coquillette (@SweetVicious__) October 18, 2020
« Un élève m’a dit à la fin du cours : “Je vais t’envoyer Daesh.” Le lendemain, il est revenu avec un couteau », a-t-elle témoigné.
Heureusement, la jeune femme a eu de la « chance » étant donné que d’autres élèves l’ont « soutenue » et ont même « empêché que quelque chose de grave se passe ».
Depuis, elle aurait « digéré » l’acte de haine qu’elle a subi. « J’ai vu un psychologue pendant trois mois, j’ai consulté des médecins supers et j’ai un cadre familial incroyable. Des collègues m’ont aussi soutenue. » Elle a même glissé à la chaîne d’information avoir ressenti de la culpabilité : « On se demande ce qu’on a fait de mal. On a un sentiment extrêmement étrange. » Si l’enseignante a estimé qu’on « met du temps à s’en remettre », elle a aussi ajouté que l’on « n’oublie jamais vraiment ce qu’il s’est passé ».