L’Azerbaïdjan et l’Arménie ont signé lundi sous l’égide de la Russie un accord de fin des hostilités dans le conflit du Nagorny Karabakh. Vladimir Poutine a annoncé :
« Le 9 novembre, le président de l’Azerbaïdjan [Ilham] Aliev, le Premier ministre de l’Arménie [Nikol] Pachinian et le président de la Fédération de Russie ont signé une déclaration annonçant un cessez-le-feu total et la fin de toutes les actions militaires dans la zone du conflit ».
Les belligérants gardent au terme de l’accord, « les positions qu’ils occupent ». La Russie déploye 1.960 soldats et 90 blindés pour assurer le respect du texte, qui prévoit notamment que l’Azerbaïdjan reprenne le contrôle de plusieurs districts qui lui échappaient, et le maintien d’un corridor terrestre reliant les territoires encore sous contrôle séparatiste et l’Arménie.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s’est félicité d’une « capitulation » de l’Arménie.
« J’avais dit qu’on chasserait [les Arméniens] de nos terres comme des chiens, et nous l’avons fait ».
Dans un communiqué posté sur sa page Facebook, Nikol Pachinian a pour sa part indiqué que sa décision avait été « incroyablement douloureuse pour moi et pour notre peuple ». Peu après, une foule de milliers de manifestants en colère s’est rassemblée aux abords du siège du gouvernement arménien, des centaines d’entre eux pénétrant dans les locaux, brisant des vitres et saccageant des bureaux, notamment une salle de Conseil des ministres. Le siège du Parlement a subi le même sort. « Nikol est un traître », ont scandé les manifestants.
Bernard Antony résume la situation :
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L’Azerbaïdjan musulman voulant militairement s’emparer du Nagorny-Karabakh, disposant d’un budget militaire sept fois plus important que celui de l’Arménie. L’Azerbaïdjan est une nation principalement turcophone et de religion chiite, étroitement liée à la Turquie qui lui fournit notamment l’appui de son armée de l’air et de ses pilotes. Jusqu’ici, l’Azerbaïdjan, quoique chiite, n’était pas soutenu par l’Iran, qui trouvait plus d’intérêts dans de bons liens avec l’Arménie. Mais l’Iran a rompu avec cette position et, au nom de la solidarité islamique, soutient désormais l’Azerbaïdjan.
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La Turquie, toujours membre de l’OTAN, a constamment bénéficié du soutien des États-Unis. Rien ne laisse présager que cela pourrait changer. Il en est de même avec l’Allemagne.
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Israël, on le sait, voit en l’Iran son ennemi majeur. Il n’a pourtant pas, hélas, de scrupules à vendre ses drones meurtriers à cet Azerbaïdjan allié de la Turquie et de l’Iran. Le fait que le peuple arménien ait été, comme le peuple juif, victime d’un terrible génocide n’a pas dissuadé les dirigeants hébreux de procéder à ces ventes. Il est vrai aussi qu’Israël achète à Bakou une grande partie de son pétrole… En regard de cela, les grands principes de solidarité morale qui devraient unir deux nations victimes d’un semblable génocide n’ont pas pesé très lourd.
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La Russie : quoique l’Arménie ait été une république soviétique et qu’elle demeure dans la sphère russe, y achetant notamment ses armes à ce jour, Vladimir Poutine n’a pas jugé bon de contrebalancer par un soutien militaire aux défenseurs arméniens du Haut-Karabakh l’engagement turc aux côtés de l’Azerbaïdjan.
Pour l’heure donc, le néo-sultan ottoman, le frère musulman Hitlerdogan n’a pas trop à s’en faire ! Il peut continuer, un siècle après, à parachever le génocide arménien. Les solidarités de chrétienté que l’on attendrait ne se manifestent pas pour la première nation christianisée de l’histoire. L’islam se porte bien.