Les travailleurs sociaux ont brièvement fait valoir leur droit de retrait, décrivant un service toujours sous tension, face à l’afflux de jeunes exilés.
(…) L’auteur, anonyme, y dénonce le « racisme », les « discriminations » dont il estime pâtir. Dans la marge, la menace affleure au détour d’une phrase : « Vous allez tous brûler en enfer ».
Le feuillet, arraché à un grand cahier d’écolier, a été trouvé jeudi, à Bobigny, placardé à l’entrée de la Cellule départementale d’accueil des mineurs non accompagnés (CAMNA) de Seine-Saint-Denis. Il citait le nom d’une cadre du service. Un second message similaire a été collé derrière le bâtiment. Lundi, déjà, une autre missive, plus courte, a été découverte par le personnel.
Droit de retrait
L’incident a conduit les travailleurs sociaux à faire valoir, le temps d’une heure ce vendredi, leur droit de retrait – qui permet aux salariés, estimant être face à un danger grave et imminent, de cesser le travail.
« Ce n’est pas la première fois que ça arrive, tempère une éducatrice. Des menaces, des agressions, on connaît ça de temps en temps. Le problème, c’est qu’on fait face à une charge de travail très supérieure à ce qu’elle devrait être. Il y a un ras-le-bol général. On est frustrés de ne pas pouvoir aider correctement les jeunes qu’on nous confie. Certains dorment dans des hôtels pourris ! » Et elle ajoute : « Je ne cautionne pas ce qui est écrit sur la porte, mais je peux le comprendre. »