De nombreux citoyens ne restent pas chez eux samedi mais descendent dans la rue pour réclamer «les droits sociaux et la liberté» et ainsi montrer leur opposition à la loi Sécurité globale. Cette nouvelle mobilisation coïncide ce 5 décembre avec une action à l'appel de la CGT qui vise à soutenir les chômeurs et dénoncer la précarité.
Quelque 90 cortèges au total devraient arpenter l'Hexagone cette fois, y compris à Marseille, Rennes ou encore Lille. Les manifestants de Paris se sont rassemblés à 14h près de la Porte des Lilas pour se diriger vers la place de la République.
La foule s'est avancée sous des fumigènes et les pétardes. Les manifestants ont scandé «Tout le monde déteste la police» et chanté la Marseillase.
Des barricades ont été installées sur la voie du cortège et incendiées par la suite, comme on voit sur les images filmées par un correspondant de Sputnik. Des individus cagoulés ont dégradé des vitrines, les forces de l'ordre ont procédé à des tirs de grenades lacrymogènes.
Dans le 20e arrondissement, une vitrine d'une agence immobilière et une agence bancaire de l'avenue Gambetta ont été vandalisées.
Des volutes de fumées s'élevaient des voitures qui brûlaient au passage des manifestants. Durant un instant, la rue a été presqu'entièrement envahie par une fumée noire.
Vers 17h00, l'avenue Gambetta a été noyée sous le gaz lacrymogène pendant que des manifestants scandaient «On ne nous empêchera de manifester». Les pompiers ont été finalement obligés d'intervenir.
Il y a entre 400 et 500 casseurs dans le cortège, selon la préfecture de police. Le ministère de l'Intérieur a fait état de 22 interpellations.
Une des figures phares des Gilets jaunes, Jérôme Rodrigues, a constaté au micro de Sputnik que «tout le monde» était ce samedi 5 décembre dans la rue pour ne pas laisser plus «malmener le peuple».
Évoquant l'interview d'Emmanuel Macron à Brut, il a souligné qu'au lieu de croire aveuglément les propos du gouvernement, la jeunesse devrait «se réveiller» et renforcer sa réflexion critique.
La mobilisation parisienne se tient sous haute surveillance, vu les affrontements qui ont marqué l'action à proximité de la Bastille la semaine dernière. Le rassemblement avait réuni entre 130.000 et 500.000 personnes sur l'ensemble du territoire français, selon les estimations des autorités et des organisateurs. Une centaine d'agents des forces de l'ordre avaient été blessés, a confirmé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
En raison des «incompréhensions suscitées» par l'article 24 censé mettre fin à la diffusion d’images de policiers ou gendarmes dans le but de porter atteinte à leur intégrité «physique ou psychique» , Christophe Castaner a annoncé plus tôt dans la semaine que l’article subirait une réécriture complète.