Invité de David Pujadas sur LCI lundi 28 décembre au soir, le philosophe est revenu sur la polémique liée au “privilège blanc”, un terme employé par Emmanuel Macron, puis par sa ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
« Evidemment qu’il y a un privilège blanc », lançait sur LCI Elisabeth Moreno, la ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, le 25 décembre. Une réponse aux propos tenus par Emmanuel Macron quelques jours plus tôt dans un entretien accordé à l’Express où le chef de l’Etat précisait que « le privilège blanc était un fait », qu’« on ne le choisit pas », constatant en outre que « dans notre société, être un homme blanc crée des conditions objectives plus faciles pour accéder à la fonction [qui est la mienne], pour avoir un logement, pour trouver un emploi… »
#Macron #PrivilegeBlanc – « Au nom de cette lutte contre le privilège blanc, on a mis en place une politique de la diversité. Aujourd'hui, il vaut mieux être une femme, et peut être même issue de la diversité, pour obtenir un poste. » Alain Finkielkraut#24hPujadas #LCI #La26 ⤵️ pic.twitter.com/sBsYHVlopT
— 24h Pujadas (@24hPujadas) December 28, 2020
Des propos qui ne sont pas vraiment du goût du philosophe et essayiste Alain Finkielkraut, invité à son tour sur LCI lundi 28 décembre dans 20h Pujadas. Interrogé par le journaliste sur l’existence ou non d’un « privilège blanc » dans la société, il a fustigé ce mode de pensée et tout simplement retourné l’argument.
« Je pense qu’au nom de cette lutte contre le ‘privilège blanc’, on a mis en place une politique de la diversité. Ce qui fait d’ailleurs qu’aujourd’hui, dans de très nombreuses professions, le prétendu ‘privilège blanc’ se renverse en handicap. Il vaut mieux être une femme, et peut-être une femme issue de la diversité pour obtenir un poste. Le mâle blanc de moins ou plus de 50 ans n’a plus vraiment la cote », lance le philosophe.
« Contraire au génie français »
Un argument d’ailleurs qui, selon lui, nuit fortement à la démocratie car cette dernière est normalement la « société des individus », et aujourd’hui, on met l’accent avant tout sur l’origine des gens. « On nous explique que nous ne sommes plus des individus et les gens n’existent que par leur provenance. Les gens sont sans cesse renvoyés à leur provenance, à leur origine et à leur couleur de peau, c’est contraire au génie français et à l’esprit de la démocratie et cela peut aller extrêmement loin », ajoute Alain Finkielkraut.
Le philosophe termine par mettre en garde contre les courants féministes qui peuvent dériver : « Je vois la féminisation d’un certain nombre de professions et je vais voir comment les féministes réagissent quand les hommes réclameront la parité, parce que ça va venir », dit-il.