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10 janvier 2021 11:56

Le président des Etats-Unis privé de sa liberté d’expression par les géants de l’Internet à la demande d’une coalition progressiste ?

Une procédure de destitution lancée à quelques jours de la fin de son mandat ? Ceci n’est pas une uchronie. Bienvenue dans l’Amérique de Joe Biden.

Tout commença par un discours maladroitement provocateur de Donald Trump, tenu à Washington le 6 janvier 2021, au cours duquel il a incité ses partisans à « descendre Pennsylvania Avenue » et à « marcher vers le Capitole » pour dénoncer « un président illégitime ».

Dans la bouche d’un orateur progressiste appelant à davantage de justice sociale, cet appel à manifester, et non pas à envahir le siège de la démocratie américaine, eut sans doute été soutenu et béatifié par les médias de masse.

Mais Trump, dont le style particulier est propice à la diabolisation par ses adversaires, a été tenu seul responsable de l’invasion du capitole par une foule excitée. Et par une insupportable indignation sélective, la classe médiatico-politique a passé sous silence les cinq manifestants froidement abattus par la police du Capitole, dont un ancien vétéran de l’armée américaine, Ashli Babbitt.

Sous la plume des médias progressistes, les morts du Capitole ne sont rien d’autres que des coupables. Sous leur même plume, un délinquant multirécidiviste, également tué par un policier devient, lui, un martyr planétaire de la prétendue oppression blanche.

L'invasion du Capitole est une expression de l'ochlocratie qui menace lorsque la démocratie est bafouée, piétinée, manipulée par une caste médiatico-politique soucieuse de conserver son pouvoir. Toute insurrection violente est condamnable en ce qu’elle est contraire à la loi, à l’ordre et au maintien de la paix sociale.

Mais nos démocraties modernes sont souvent nées de l’insurrection, de la guerre d’indépendance des Etats-Unis à la prise de la Bastille. Plutôt que de tenter de comprendre les raisons profondes qui ont poussé des citoyens américains à envahir leur Capitole, les médias ont préféré accuser, dénigrer et faire taire Donald Trump par tous les moyens, y compris le déni de démocratie.

Un comble pour des « democrats ». Le débat est au cœur de la vie démocratique, mais selon les démocrates américains et les progressistes en général, celle-ci n’est pleinement satisfaite que lorsque ses ennemis déclarés sont empêchés de s’exprimer. Et pour y parvenir, ils utilisent des moyens paradoxalement contraires à l’idéal démocratique : les faire taire par tous les moyens, quitte à se substituer au pouvoir judiciaire.

La liberté d'expression n'est pas menacée, elle est attaquée

L’invasion du Capitole aurait pu rester un épisode dont les causes et les conséquences appartiennent aux juges et aux historiens. Mais c’était sans compter l’intervention des hérauts du progressisme international qui, prétendant incarner le bien, s’estiment légitimes à user de tous les moyens pour appliquer leur prétendue justice sociale.

Ainsi, de Michèle Obama à Hillary Clinton en passant par de nombreuses célébrités de la chanson et du cinéma, des appels à faire taire Donald Trump en le privant de moyen d’expression sur les réseaux sociaux ont été lancés et…entendus. Après Twitter, qui censurait depuis plusieurs mois les messages de Trump, y compris ceux appelant au calme, d’autres plateformes se sont ainsi substituées à la justice en procédant à la suspension définitive ou temporaire des comptes de Donald Trump : Facebook, Google, Snapchat, Instagram, Youtube, Spotify, Reddit, Twitch, TikTok...

Ces plateformes sont censées permettre la libre expression de milliards d’individus dans le respect de la loi. Mais il ne leur revient pas de la faire appliquer, encore moins de manière préventive et sans possibilité d’appel transparent et juridiquement encadré. Ce déni de justice doublé d’un déni démocratique vient d’atteindre le président en exercice de la première puissance mondiale.

Qu’en sera-t-il, demain, de tout un chacun ? Ces réseaux sociaux sont devenus si puissants et si indispensables à la diffusion de l’information et à l’expression démocratique qu’ils devraient passer sous contrôle public.

Mais c’est tout à fait l’inverse qui se produit. Le pouvoir incommensurable de ces grandes entreprises privées, qui ne cachent pas leur militantisme progressiste, prend l’ascendant sur la vie démocratique. Et lorsqu’une alternative à leur toute-puissance apparait, elle est immédiatement considérée comme une menace et neutralisée, l’adversaire idéologique étant identifié comme un ennemi de leur cause.

Lorsque Trump ouvre un compte sur le réseau social Parler, celui-ci est pris d’assaut par des utilisateurs au point d’être indisponible temporairement. Pourtant, quelques heures plus tard, le géant Google le retire sans préavis de sa plateforme de téléchargement en arguant une absence de modération sur ce réseau réputé (trop ?) à droite.

Le pouvoir incommensurable de ces grandes entreprises privées, qui ne cachent pas leur militantisme progressiste, prend l’ascendant sur la vie démocratique.

La purge idéologique a commencé. Twitter a même été jusqu’à supprimer des centaines de comptes de soutien à Donald Trump en quelques heures. En France, des voix à droite comme à gauche se sont élevées contre cette ingérence démesurée des GAFA dans la vie démocratique.

Demain, la puissance publique devra s’emparer de la question essentielle du délit d’opinion et de sa régulation par des entreprises privées.

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