Un groupe de légionnaires parti traquer les orpailleurs clandestins dans la jungle guyanaise s’est retrouvé dans une sacrée galère! Le site Opex360 révèle que des soldats français auraient passé soixante-douze jours dans la jungle, coupés du monde, faute d’hélicoptère disponible pour venir les récupérer. Des déboires relatés au média par le sénateur du territoire de Belfort, Cédric Perrin, également vice-président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Ce dernier a pris part au déplacement en Guyane d’une délégation parlementaire au mois de décembre.
Des soldats du 9e RIMA et du 3e REI qui, à 400, doivent couvrir une zone de 41.000 km². Une zone «grande comme la Suisse, mais une Suisse sans route», précisait le député communiste du Puy-de-Dôme, André Chassaigne. Rapporteur de la commission auprès des forces armées, celui-ci salue lors d’une téléconférence de la commission de la défense à l’Assemblée nationale le 20 janvier, les succès remportés par les gendarmes et les Forces armées de Guyane (FAG), malgré la faiblesse de leurs moyens techniques et humains.
Quand les hélicos se font porter pâles
Les centaines d’exploitations clandestines sont éparpillées sur des dizaines de milliers de kilomètres carrés. Pour les débusquer, les combattants de Harpie sont particulièrement dépendant des moyens aériens. Le député Chassaigne souligne ainsi que «Harpie consomme de 75 à 80% du potentiel» de la base aérienne 367 de Cayenne-Rochambeau, «que ce soit pour le renseignement, l’appui feu avec tireurs embarqués ou le transport logistique». Or la base aérienne est également chargée d’assurer les évacuations sanitaires. Un impératif accaparant avec la crise du Covid.
«Les évacuations sanitaires, Covid ou hors Covid, sont prioritaires. Je rappelle qu’il n’y a ni service de cardiologie ni service de neurologie ni service de néonatalité en Guyane. Il faut évacuer vers les Antilles ou la métropole. Les opérations militaires passent après», souligne auprès d’Opex 360 le sénateur Cédric Perrin.
Autre manque de moyens pour les militaires de Harpie, souligné par le site d’information, celui des télécommunications.
«Il suffirait d’une enveloppe de 10.000 euros par an pour doter les FAG et les gendarmes de moyens satellitaires pour leurs patrouilles en forêt… Une somme à comparer aux 55 millions d’euros que coûte l’opération Harpie chaque année», explique Opex 360.«Cela nous a souvent été dit», témoignait d’ailleurs André Chassaigne qui évoque d’autres pistes pour améliorer le quotidien des soldats de Harpie. Par exemple, fournir à chaque militaire un jet-boil, «un mug qui permet de réchauffer la nourriture et que tous s’achètent sur leur deniers personnels» note-t-il. Ou encore des Crocs «pour éviter la macération des pieds» en bivouac.