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david MIEGE
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18 février 2021 01:01

Une manne de 100 milliards € nous est passée sous le nez, alors que Bercy annonçait depuis des années que tout était réuni pour que cela n’arrive pas…

La manne de 100 milliards € que nous avons perdue

En 2018, Bercy avait mené une grande campagne de communication pour expliquer que nous étions en « pole position » :

« Oui, Paris sera demain la première place financière d'Europe » a martelé Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et des Finances, devant un parterre d'une centaine de hauts dirigeants de la banque, l'assurance ou la gestion d'actifs, réunis ce mercredi 11 juillet aux Rencontres financières internationales annuelles de Paris Europlace, aux portes de la capitale. « Il y a encore un an, nous devions persuader le monde que la finance pouvait trouver sa place à Paris », a-t-il fait valoir. Les traces laissées par le fameux « mon ennemi c'est la finance » de François Hollande. Aujourd'hui, l'un des défis est de « réconcilier la France et la finance », a-t-il reconnu.

Bruno Le Maire

11 juillet 2018

Bruno Le Maire l’avait juré : Paris, grâce au Brexit, deviendrait la première place financière d’Europe, « demain ». Ce devait être le grand coup de la start-up nation. Avec la sortie de la City hors du marché unique et les tracasseries prévisibles sur la libre prestation de service, les emplois logés à Londres pour faire fonctionner les marchés financiers devaient forcément émigrer Paris.

Comme le précise le Financial Times, on estime à 100 milliards € annuels les recettes fiscales apportées à l’Etat britannique par la City. Tous ultra-libéraux qu’ils sont, les Anglais s’y entendent pour faire payer leurs financiers. Avec notre minable taxe gauchiste sur les transactions financières qui rapporte moins de 2 milliards les meilleures années, nous apparaissons comme des bouffons. 

Selon Bruno Le Maire, nous étions donc sur les charbons ardents tout près de récupérer cette extraordinaire manne. Et puis pof…

C’est finalement Amsterdam qui a récupéré le morceau

Pof… c’est Amsterdam qui a doublé Paris en quelques semaines, et qui s’est imposée comme première place boursière européenne devant Londres. 

Comme le montre le graphique ci-dessus, en décembre 2020, Amsterdam était la quatrième place financière européenne. Un mois plus tard, elle était devenue la première devant Londres, et Paris est devenue troisième en dépassant péniblement Francfort. 

Tout ça pour ça ?

L’environnement pro-business d’Amsterdam a fait la différence

Cette défaite en rase campagne, qui prive la France de recettes fiscales colossales à un moment où nous en avons le plus besoin, a une explication assez simple : l’opération menée par Bercy a consciencieusement repris tous les ingrédients qui ne fonctionnent pas depuis des années. Des hauts fonctionnaires, des hiérarques, se sont gorgés de mots, de diaporamas en franglais, de missions de conseil hors de prix, de plans stratégiques, de groupes de travail interminable. La France a démontré son savoir-faire de grande diseuse, mais de petite faiseuse.

En Hollande, pas de grands discours, et pas de conventions avec des énarques la Légion d’Honneur à la boutonnière qui se succèdent à une tribune pour prononcer des discours fleuves. En revanche, des taux d’imposition loin de l’enfer fiscal français, une administration qui fonctionne, et des solutions pratiques pour importer les emplois et les salaires. 

Moyennant quoi, les Bataves ne passent pas leur temps à dénoncer la finance, mais ils vont récupérer les recettes fiscales qu’elle apporte. 

Le Maire et Bercy : des grands mots pour cacher une immense incompétence

Cette défaite française (si prévisible, si programmée) qui a permis au ministre de se gorger de mots triomphants pendant de nombreux mois pour finalement balayer sous le tapis la poussière de son lamentable échec, devrait alerter toute l’opinion publique. Nos ministres, nos gouvernants, font de très beaux discours, et trouvent même le temps d’écrire des livres qui amplifient la vacuité de leurs déclarations à la Tartarin. 

Mais en dehors de cette ostentation permanente, ils ne sont capables de rien. Et cette incapacité est toxique pour le pays, car elle l’appauvrit inexorablement. Et comme nos dirigeants n’ont aucune forme de noblesse, ils attribuent aux Français la responsabilité de leurs échecs. 

Tout ce qui marche, c’est grâce à eux. Tout ce qui rate, c’est la faute des Gaulois réfractaires. Et comme plus ne rien ne marche, ils ne sont plus responsables de rien. 

 

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