La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Montauban, splendide édifice classique, auquel œuvra notamment Jules Hardouin-Mansart, ne peut plus être utilisée pour la célébration du culte divin.
Construite au cœur de ville, elle s’ouvre sur la grande place Franklin Roosevelt. Il se trouve que la municipalité de Montauban, dirigée par Brigitte Barèges (LR) depuis 2001, avait décidé de creuser un grand parking sous cette place. Les importants travaux, commencés en 2019, ont occasionné le creusement de profondes fondations, les entrepreneurs ne prenant pas garde au fait qu’ils risquaient de déstabiliser la cathédrale jouxtant la place.
C’est ce qui arriva. Le 30 octobre 2020 d’importantes fissures ont été décelées dans la façade, à l’occasion d’une visite de contrôle de l’architecte des bâtiments de France. L’affaire a immédiatement pris un tour politique, les adversaires de la municipalité étant saisis soudain d’une grande dévotion pour ce monument religieux.
Le préfet de région fit publier sur-le-champ un communiqué parlant de « lézardes », cependant que le candidat PS, battu aux dernières élections, demandait à Brigitte Barèges de démissionner.
Le fait est que la situation est très alarmante. Dans un premier temps, on a demandé au recteur, l’abbé Daniel Séguy, de ne plus faire sonner les cloches ni de faire jouer du grand orgue du XVIIe siècle, placé sur la contre-façade.
Et puis, la fermeture de l’édifice a été décidée à la fin du mois de novembre, jusqu’à… Jusqu’à, on ne sait trop, les infusions massives de béton dans la partie du parking appuyée la cathédrale s’avérant pour l’instant inefficaces.
Du coup, les offices de la cathédrale se déroulent désormais dans l’église Saint-Jacques, qui avait fait jadis fonction de cathédrale avant l’achèvement de ND de l’Assomption en 1739. Il se trouve que la messe traditionnelle y est célébrée tous les dimanches.
De sorte que Mgr Ginoux, évêque non conformiste qui s’est fait connaître par son soutien aux Gilets Jaunes et par ses prises de position contre les restrictions à la liberté des cultes lors du dernier confinement, venu y célébrer une première messe, en a profité pour la dire, comme les prêtres utilisateurs de l’édifice, face au Seigneur. Faut-il que les cathédrales s’effondrent pour retourner les autels ?