Les élus EELV préfèrent mettre en avant des “emplois précaires” et des conséquences environnementales, qui sont jugées “fallacieuses” par les défenseurs du projet.
La future usine Bridor verra-t-elle le jour à Liffré (Ille-et-Vilaine) ? Telle est la question depuis l’opposition catégorique affichée par les écolos dans un communiqué publié le 2 mars dernier, rapporte Le Télégramme mardi.
Un communiqué au titre équivoque : « Bridor à Liffré : 21 hectares contre la transition écologique ». Les écolos dénoncent sans vergogne la bétonisation de « 21ha d’emprise bocagère », une « érosion de la biodiversité locale » et des problèmes liés aux ressources en eau, pouvant créer de possibles inondations.
Sont évoquées également des « nuisances sonores » et une empreinte carbone conséquente puisque selon EELV, Bridor produira du beurre de Charente-Poitou alors que ses clients sont situés « principalement au Benelux », donc des « millions de kilomètres de trajet en camion frigorifique par an » à prévoir.
Autre point vilipendé par les écologistes, les emplois. Alors que le site doit voir le jour avec un nouvel outil industriel, un investissement de 250 millions d’euros sur cinq ans, et créer 500 emplois avec comme prise d’effet 2022, le communiqué dénonce des « emplois précaires ».
Un qualificatif jugé « dédaigneux » par les élus locaux. Tous sont sous le choc d’autant qu’en 2018 dans la région, plus de 350 emplois ont été supprimés dans les sociétés SVA et Delphi. Pour une fois que des entreprises choisissent le local, les élus ne comprennent pas cette polémique. Ils remettent en cause une pression en vue de futures alliances électorales
« Un projet du passé »
En outre, les écologistes dénoncent un « projet du passé » qui « ne répond à aucun objectif de protection de l’environnement et de créations d’emplois pérennes. » Une hérésie pour les élus locaux, maires ou membres de la communauté de commune, qui fustigent des « arguments fallacieux et électoralistes » dans le Télégramme, se sentant même insultés. Ils rappellent en outre qu’ils ont une « sensibilité environnementale très forte ».
Surtout, les élus répondent point par point au communiqué des Verts, en particulier sur le thème de l’eau. « Nous sommes tout à fait sereins en quantité d’eau jusqu’en 2035 », rappelle Stéphane Piquet, maire de La Bouëxière. Pour la bétonisation des terres, Liffré-Cormier Communauté dit avoir choisi celles « les moins qualitatives ». Pour la journaliste de l’Opinion, Emmanuelle Ducros, il s’agit surtout d’un « projet économique qui ne va pas avec l’idéologie de la décroissance. »