Les agriculteurs se mobilisent depuis plus d’un mois contre la nouvelle politique agricole commune (PAC) prévue pour 2023. Une ratification qui pourrait entraîner « la mort de la ruralité ».
Il est 21h30, jeudi 1er avril, devant la sous-préfecture de Haute-Garonne, à Muret. Une poignée d’agriculteurs de la FDSEA 31 accrochent une longue banderole sur les grilles : « PAC 2023 : impensable, inacceptable ». Un premier message pour lancer la mobilisation du secteur dans le département. La menace est prise au sérieux ce soir-là, une vingtaine de forces de l’ordre entourant la dizaine de manifestants qui préviennent : « Le gros de la mobilisation se fera la semaine prochaine. »
Rendez-vous est pris le jeudi 8 avril tôt dans la matinée sur sept points du département. A l’appel de la FDSEA 31 et des Jeunes agriculteurs 31, des dizaines de tracteurs se rejoignent à Capens, Villefranche de Lauragais, Roques, Cornebarrieu, Pibrac, Verfeil et Auterive.
Après Clermont-Ferrand, Mont-de-Marsan et Dijon le mois dernier, c’est sur Toulouse que les agriculteurs de la région mettent le cap, direction la préfecture d’ici le début de l’après-midi, après une longue opération escargot.
Mobilisés pendant le premier confinement
En première ligne durant le premier confinement, dans la rue pour le troisième. Si les agriculteurs ont été promus au rang de héros, il y a un an, pour avoir permis la réouverture des marchés de plein vent et continué leur production, la crise semble être profonde dans le secteur paysan. « On a fait manger toutes les villes », souligne le président de la FDSEA 31, Jean-François Lamassé, qui regrette que « trois jours après, les gens soient retournés au supermarché ».
Une mobilisation qui aurait pu permettre de souligner leur rôle essentiel dans le fonctionnement de la cité, jusqu’à modifier certains comportements de consommation.
« Je vous garantis que si nous venions à disparaître, le Français va manger de la ‘merde’ et cher », prévient le porte-parole