Dans l’histoire de la communauté urbaine de Grand Poitiers, il est arrivé qu’un maire d’une des quarante communes s’abstienne lors du vote du budget. Jamais que l’un d’entre eux vote contre. Et certainement pas qu’un membre de l’exécutif ne vote pas pour cet acte fondateur de la politique intercommunale.
C’est dire si la colère gronde parmi les élus de Grand Poitiers avant la séance du conseil communautaire prévue ce vendredi après-midi. Des maires et plusieurs vice-présidents envisagent de défier la présidente et le rapporteur du budget en s’abstenant ou en votant contre le budget 2021.
À l’origine de cette fronde : la volonté de l’exécutif d’augmenter de plus de 300 % le taux de la part intercommunale de la taxe sur le foncier bâti qui passerait de 1,29 à 5,17 % cette année.
« Cette hausse pose question à de nombreux élus », admet Gérald Blanchard, maire divers droite de Buxerolles et vice-président de Grand Poitiers. Manifestement embarrassé, il hésite à voter contre le budget ou à s’abstenir.
Même gêne pour Jérôme Neveux, le maire centriste de Jaunay-Marigny, également vice-président. Pour le macroniste Anthony Brottier, vice-président aux sports. Ou encore pour le maire de Saint-Georges-les-Baillargeaux, Éric Ghirlanda, qui souhaitait réunir son conseil municipal avant de prendre une « décision collégiale » jeudi soir.
La maire de Pouillé, Pascale Guittet, hésite elle aussi entre l’abstention et le vote contre : « Depuis que nous avons rejoint Grand Poitiers, tout augmente. Là, ce qui me gêne, c’est que cette hausse du taux de la taxe foncière ne va pas être équitable. Elle va affecter durement nos communes excentrées où presque tout le monde est propriétaire de sa maison, des jeunes couples qui se serrent la ceinture et des retraités qui ont économisé toute leur vie. » […]
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