Les musulmans convertis au christianisme sont contraints de vivre dans la clandestinité, rejetés par leur famille et régulièrement cibles de menaces de mort. Et font part leur désarroi face à l’abandon des services publics.
« Malheureux comme un ex-musulman chrétien en France ». C’est la terrible conclusion du rapport du Centre Européen pour le Droit et la Justice (ECJL), qui informe que les « Salman Rushdie modernes » se multiplient au pays des Lumières.
Contraints de vivre dans la clandestinité la plus totale, nombre de musulmans devenus chrétiens vivent dans un climat de peur. En France, à la différence des pays musulmans où la charia est en vigueur, les représentants du culte musulman se refusent à criminaliser l’abandon de l’islam, autrement nommé « apostasie » (ridda en arabe). Cependant, le dernier rapport de l’ECJL montre que beaucoup de musulmans convertis au christianisme subissent l’excommunication de leurs proches, ainsi que des intimidations et du harcèlement.
Théologiquement parlant, l’apostasie est répréhensible : elle fait l’objet de vives condamnations dans le recueil de hadîts, un récit qui recense les anecdotes de la vie du prophète. La conversion à une autre religion représente de son côté un péché encore plus grave. Or la France voit appliquer depuis quelques années sous ses yeux une charia officieuse et insidieuse au sein des « territoires perdus de la République », mis en lumière par l’ouvrage éponyme, publié en 2002.
« Ce n’est pas parce qu’on est en France qu’on est à l’abri de persécutions, qu’elles soient physiques, mentales et psychologiques », explique Saïd Oujibou, Pasteur et Fondateur de l’Union des Nord-Africains Chrétiens de France.
Depuis sa conversion, la vie de Saïd Oujibou, n’est plus qu’un long chemin de croix, jalonnée de menaces, d’intimidations et rejet de son cercle familial et amical. L’équation est limpide. Apostasier, c’est prendre le risque de tout perdre : sa famille, ses amis et sa vie.
Chaque année, selon le rapport rendu par Centre Européen pour le Droit et la Justice (ECJL), ce sont près de 4 000...