À Bordeaux, l’été dernier, la police a recensé une attaque au couteau par jour dans l’agglomération. Sur l’année 2020, 40 % des faits de délinquance commis dans la ville sont imputables à des mineurs non accompagnés, selon la préfecture de Gironde, contre 24 % seulement il y a deux ans.
Les pouvoirs publics locaux ont pris le phénomène à bras le corps et servent aujourd’hui d’exemple. Le commissariat central de Bordeaux a mis en place une cellule dédiée à ces jeunes arrivés clandestinement en France.
Onze enquêteurs sont mobilisés jour et nuit, sous les ordres du Major Jean-Marc Caillava : “Il y a des gamins qui reviennent très très régulièrement en garde à vue pour des faits différents. Ils donnent de faux noms, sont souvent sous l’influence de psychotropes.
C’est très, très compliqué à gérer. Souvent ils refusent toute prise d’empreintes, explique le policier. Souvent on fait une photo de l’individu, on fait une reconnaissance faciale qui nous permet, quand ils sont connus, d’avoir une identité différente et on peut prouver comme ça que cet individu a un autre alias et est majeur.”
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On a identifié deux établissements qui étaient en fait un soutien pour le receleur en chef, raconte la commissaire. Un bar dans lequel avaient lieu les échanges d’objets, de butin avec les voleurs et également un magasin de téléphonie. On sent que ça calme les choses. On a vraiment senti, suite à nos opérations, qu’on a désorganisé le système mis en place. On a quand même moins de mineurs non accompagnés ou se disant comme tel sur Bordeaux”.
“Ils commencent à avoir un peu peur de la police bordelaise et ils prennent le train pour aller un peu plus loin, dans des villes de la région sud-ouest.”
Céline Plumail, commissaire divisionnaire