28 avril 2018, Najet Chandoul se défenestre pour échapper aux coups de couteau assénés par son mari Saïd Jamra. Six ont déjà perforé son corps. Elle est héliportée vers l’hôpital de La Timone. A trois reprises, le pronostic vital est engagé du fait des chocs hémorragiques. Devant la difficulté à déterminer l’origine des saignements, les chirurgiens marseillais pratiqueront un tracking : « Le geste désespéré du chirurgien. L’opération de la dernière chance. On ouvre l’abdomen pour faire une compression interne. Ça passe ou ça casse. » (…)
Le couteau de boucher avec une lame de 20 cm encore recouverte de sang séché, est présenté à la cour. (…) Vu la situation des plaies et la force des coups, on peut en déduire la volonté de tuer ?” Le médecin pense que oui : “Les plaies sont toutes en regard des organes vitaux. Toutes, sauf le cœur”.
La présidente est curieuse de savoir ce que cela inspire à l’accusé (…) « c’était la colère ». (…) Lorsque les deux gendarmes le plaquent au sol à leur arrivée, Saïd les supplie de lui mettre une balle dans la tête. Ils se souviennent “de sang partout et de traînées”. Et sur le sol du salon, à côté d’une peluche et d’une chaussure d’enfant, le couteau ensanglanté. Le bambin de 22 mois ne réagit pas. (…) Mais Adam a tout vu. Tout entendu. “Il était petit, il n’a pas compris”, relativise Saïd. (…)
Jaloux, Saïd (52 ans) doutait de la fidélité de Najet et avait le sentiment qu’elle s’était mariée pour obtenir un titre français. Il ne supportait pas ses velléités d’indépendance. Une enquêtrice indique qu’il reprochait à sa jeune épouse (32 ans) de s’être “européanisée” et de fréquenter des garçons.