Connaissez-vous le nom du Président de la Confédération suisse ? Très probablement, non. Mais ça n’a aucune importance car ce n’est pas vraiment important. Ce qui compte, c’est le fonctionnement de la démocratie suisse. Et la France devrait s’en inspirer.
C’est le principal enseignement qui ressort de l’excellent essai de François Garçon, fin connaisseur de la Suisse, pays auquel il a déjà consacré plusieurs livres. Le point de départ de l’auteur est la situation française. La France qui tombe cumule tous les défauts d’un pays en pleine faillite. Avec des dirigeants arrogants et incapables de comprendre les causes des dysfonctionnements, des syndicats déphasés et biberonnés à l’argent public et même des grands patrons issus du moule de l’ENA, la France a peu de chances de se réformer.
« L’élite française fait montre d’un sens aigu de la survie », elle bénéficie d’une forme de rente conférée par les diplômes obtenus. Enumérer ses diplômes est un gage de professionnalisme, dans le secteur public comme dans le secteur privé, une pratique beaucoup moins répandue dans les autres pays. Une comparaison édifiante ? Dans le top 20 des entreprises helvétiques, moins de la moitié des patrons sont de nationalité suisse. De même, les membres des conseils d’administration tendent à avoir un profil plutôt international. La recette suisse c’est l’ouverture à l’international et aux compétences variées.
Le système politique français est archaïque, centralisé et pyramidal. Celui adopté par la Suisse est décentralisé et basé sur le référendum et le contrôle régulier des citoyens. Notre voisin est un pays sans capitale où les cantons sont en concurrence. Un pays avec 8,6 millions d’habitants, un PIB par habitant double de la France (76 200 euros/hab contre 35 960 euros), avec une gouvernance a minima qui préfère responsabiliser les citoyens que de les diriger.
Et si la France s’en inspirait ? François Garçon le préconise et son essai fournit nombre d’arguments en ce sens. Une vraie solution pour sortir de la crise.