Dans la cité phocéenne, les discours et lieux de culte salafistes ne cessent de gagner en audience. Les effets d’annonce sécuritaires du gouvernement restent vains, tant l’idéologie victimaire des islamistes y prospère.
Il assure s’appuyer sur le Coran et « l’unanimité des savants » musulmans. Responsable de l’institut musulman des Bleuets, à Marseille, l’imam Ismaïl est suivi par plus de 30 000 personnes sur les réseaux sociaux, toujours plus avides de ses directives religieuses. Un fidèle a brisé son jeûne du ramadan ? Il doit « affranchir un esclave », selon l’imam, afin d’« expier sa faute ».
Une musulmane souhaite se marier en dehors de sa religion ? C’est interdit. Par ailleurs, il est déconseillé à l’homme musulman d’épouser une chrétienne ou une juive et prohibé d’épouser une athée. En réponse à ses paroles, l’imam Ismaïl reçoit une vague de commentaires le remerciant pour sa « clarté » au nom d’« Allah ».
Le décalage entre ces réactions et celles de la plupart des Français se retrouve dans les prêches autorisés au nom de l’islam. En décembre 2019, à Marseille, la mosquée des Cèdres invite Éric Younous, « prédicateur fiché S formé au wahhabisme en Arabie saoudite », comme le rappelle le sénateur du Rassemblement national (RN) Stéphane Ravier.
Quelques mois plus tôt, la même mosquée était inaugurée en grande pompe par le maire, Jean-Claude Gaudin, et la présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, qui célébraient « le bien-vivre ensemble », selon le site d’information Marsactu.
Une fois retiré le masque de présentabilité, l’islamiste Éric Younous s’y produit, alors qu’il a tenu des propos extrémistes contre les juifs (le shabbat serait « une punition infligée par Allah »), ou contre la femme occidentale, « qui se balade à moitié nue dans les rues » et n’est « qu’un objet de tentation ».
L’aveuglement face au radicalisme
Dans les Bouches-du-Rhône, « 25 % des fidèles [musulmans, NDLR] se rendant régulièrement à la prière du vendredi fréquentent un lieu de culte salafiste, contre 5,5 % au niveau national », selon une note des services de renseignement transmise au préfet de police en 2018. [...]