A l’occasion de la parution d’un nouvel essai consacré à l’islamisme, la chercheuse du CNRS Florence Bergeaud-Blackler s’alarme sur l’influence islamiste qui règne au sein de la capitale belge.
C’est un ouvrage qui, malgré une couverture médiatique quasiment inexistante, cartonne dans les librairies belges depuis plusieurs semaines. Du moins, dans celles qui acceptent de le vendre. Publié en mai dernier, « Cachez cet islamisme. Voile et laïcité à l’épreuve de la cancel culture » dresse un portrait inquiétant de la capitale belge et européenne, sous nette influence islamiste.
Son auteur, Florence Bergeaud-Blackler, a accordé un entretien à L’Express. « L’islamisme, comme l’islam, s’est installé depuis quarante ans en Belgique dans le sillon d’une immigration nord-marocaine et turque », explique la chercheuse au CNRS, qui évoque une sphère « frériste » adepte de la conquête pacifique – au moyen d’ONG, de lobbying et d’associations culturelles.
Dès les années 80, explique-t-elle, les Frères musulmans auraient spécifiquement ciblé Bruxelles, identifiée comme « le ventre mou du ventre mou européen ». En conséquence : la ville serait devenue, en une dizaine d’années, « une sorte de sanctuaire de l’islamisme en Europe ».
Problème supplémentaire : les autorités belges et bruxelloises ne font pas grand-chose pour régler la situation. « Depuis les attentats de 2015 et 2016 et les réactions policières, la frange la plus politique des Frères européens s’est alliée aux Frères turcs du mouvement d’Erdogan pour mettre les franges salafistes et jihadistes en veilleuse, le temps que les choses se calment », développe Florence Bergeaud-Blackler.
Pire : évoquer le sujet est même devenu très compliqué, explique la chercheuse selon laquelle les Belges n’osent même plus utiliser le terme de « musulmans », préférant évoquer « la diversité ». En réalité, les autorités locales ne parviendraient pas à comprendre que « le frérisme est un processus pacifique qui s’acclimate doucement et sûrement aux pays, régions où il vit ». Les rares fois où le sujet est correctement évoqué, ceux qui parlent sont victimes de la « cancel culture » évoquée par la chercheuse dans le titre de son ouvrage.
Selon cette dernière, cette loi du silence serait d’ailleurs l’œuvre « d’un petit réseau de notables, proche d’Ecolo (le parti écologiste NDLR) et du PS ».