Comment ont été investies les sommes allouées au plan crack de Paris ? Quels sont les résultats des mesures mises en œuvre depuis 2019 par ses différents acteurs ?
Alors que l’efficacité de ce programme triennal doté de 9 millions d’euros est contestée de toutes parts, placée sous une lumière crue après la révolte des riverains de Stalingrad (XIXe) et l’installation officielle des toxicomanes dans les jardins d’Eole (XVIIIe) depuis le mois de mai, la Chambre régionale des comptes (CRC) et la Cour des comptes ont décidé de déclencher une enquête conjointe, confiée à deux magistrats.
Voici quelques jours, les signataires de ce plan inédit, parmi lesquels les préfectures d’Ile-de-France et de police, la Ville de Paris, l’Agence régionale de santé (ARS) et la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, se sont vu notifier l’ouverture d’une enquête « rapide », selon la Cour des comptes, « dans le cadre de la procédure dite de l’audit-flash, tout récemment prévue par la loi ».
Elle a pour but, « dans des délais réduits, d’examiner les conditions d’élaboration du plan, le mode de coordination de la mise en œuvre des 33 actions prévues, leur suivi et leurs résultats ».
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Selon nos informations, l’enveloppe de 9 millions d’euros, qui aurait déjà été dépassée alors qu’il reste une année d’exercice, aurait essentiellement été utilisée pour l’hébergement des toxicomanes en hôtel.
5,7 millions d’euros y auraient été consacrés, pour un total aujourd’hui stabilisé de 400 chambres. Leur nombre a été porté jusqu’à 440 durant les confinements (contre 60 en 2018, 120 en 2019 et 200 début 2020).
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