Les homicides et agressions dépassent, de janvier à juin, le niveau d’avant la crise sanitaire sur la même période, alors que le climat de tension sociale s’est encore accru dans le pays.
Le Figaro publie en exclusivité le bilan analytique de la délinquance pour les six premiers mois de l’année. Un tableau saisissant, où l’on découvre que le degré de violence dépasse déjà, en ce milieu d’année, le niveau atteint durant la séquence pourtant agitée des «gilets jaunes» au premier semestre 2019. Les atteintes à l’intégrité physique, majoritairement des coups et blessures volontaires, n’ont jamais été aussi nombreuses. Avec plus de 350.000 agressions constatées en six mois, contre 300.000 au premier semestre 2020 et 320.000 sur la même période de 2019.
La hausse par rapport aux six premiers mois de l’an dernier, marqués il est vrai par deux mois de confinement, dépasse + 16 %. Mais si l’on compare à la même période de 2019, nettement plus pertinente, la violence a quand même augmenté de + 10 %. Les agressions de tout type, celles commises sur la voie publique, à l’école ou dans le cadre intrafamilial, avoisinent ainsi en moyenne le rythme effarant de 2000 par jour! Et encore ne s’agit-il que des cas signalés aux parquets.
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Hors outre-mer, classés en fonction du taux d’infractions pour 100.000 habitants, les départements qui s’allument en rouge demeurent la bouillante Seine-Saint-Denis, mais aussi Paris, «même si la capitale, siège des institutions, point de cristallisation des manifestations et lieu de transit pour des millions de personnes, reste un cas à part», estime un haut fonctionnaire de la Préfecture de police.
Suivent les Bouches-du-Rhône, le Nord et le Val-de-Marne, qui tous trois affichent un niveau de violence supérieur à ce qu’il était durant la même période en 2019, de + 6 à + 10 %. Idem pour les Alpes-Maritimes (+ 11 %), le Rhône (+ 13 %), le Pas-de-Calais (+ 9 %), les Hauts-de-Seine (+ 5 %), les Pyrénées-Orientales et l’Essonne (+ 13 %), ou encore l’Yonne, qui connaît une augmentation des agressions de + 20 %.
Si l’on affine le portrait, ce sont les zones rurales et périurbaines de la maréchaussée qui accusent les plus fortes hausses d’infractions caractéristiques des violences, avec plus de 110.000 actes répertoriés sur les six premiers mois de 2021, contre 100.000 au premier semestre 2020 et un peu plus de 90.000 deux ans plus tôt. Des augmentations respectives de + 17 % et même + 24 %, soit un quart de faits en plus par rapport au premier semestre 2019!
En Loire-Atlantique, l’inquiétante multiplication par deux des tentatives d’homicide
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Dans un département de la Loire-Atlantique, où les atteintes volontaires à l’intégrité physique progressent depuis dix ans (au-delà des 5 % par an), les tentatives d’homicide ont explosé cette année, selon des chiffres obtenus par Le Figaro: 54 homicides et tentatives recensées de janvier 2021 à juin 2021, sur six mois glissant, pour 6 décès. On en comptabilisait 25 mi-2020. Soit une augmentation impressionnante (+ 116 %) en un an.
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La Drôme face à un boom des agressions sexuelles et intrafamiliales
Dans le département de la Drôme, qui recense un peu plus de 500.000 habitants répartis entre la vallée du Rhône, autour de Valence et Montélimar, et les zones rurales de l’est du territoire, les chiffres concernant les violences physiques confirment la réalité du terrain. Entre 2020 et 2021, les atteintes volontaires à l’intégrité physique, qui englobent les violences sexuelles, les violences crapuleuses et non crapuleuses et les menaces de violence ont augmenté de 21 %, passant de 1949 à 2378 faits recensés.