Les treize millions de retraités du secteur privé risquent de subir une perte de pouvoir d’achat.
Jeudi 22 juillet, les partenaires sociaux, qui pilotent le régime complémentaire Agirc-Arrco, ont ouvert la voie à une revalorisation des pensions inférieure à l’inflation durant les deux prochaines années.
Cette orientation a été approuvée par trois mouvements patronaux – le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), l’Union des entreprises de proximité – et par deux syndicats – la CFDT et la CFTC. Trois centrales de salariés – la CFE-CGC, la CGT, FO – ont fait savoir qu’elles y étaient opposées. Ce tour de vis a pour objectif de respecter la « trajectoire financière » du dispositif, dont les comptes ont été malmenés par la récession de 2020.
La solution retenue consiste à réécrire, par le biais d’un « avenant », l’un des accords nationaux interprofessionnels (ANI) qui régissent le fonctionnement de l’Agirc-Arrco. Grâce à ces amendements, le conseil d’administration sera en mesure de décider que les pensions progressent à un taux inférieur à celui de l’indice des prix, l’écart – ou la « sous-indexation » – pouvant aller jusqu’à 0,5 point (alors que celui-ci ne peut pas dépasser 0,2 point, à l’heure actuelle).
Les gestionnaires du régime se prononceront au début de l’automne sur le pourcentage, celui-ci étant applicable à partir du 1er novembre. Ils disposeront de cette faculté deux années de suite.
Pour comprendre la mécanique mise en place, il suffit de prendre un exemple, fondé sur les données les plus récentes de l’Insee.
En juin, l’inflation a atteint 1,5 % sur les douze derniers mois. Si c’est cette valeur qui sert de référence, les administrateurs de l’Agirc-Arrco seront autorisés à n’augmenter les retraites que de 1 % pour un an. Et ils pourront faire de même à l’automne 2022, pour la revalorisation annuelle suivante (1er novembre 2022-31 octobre 2023).
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