Une lecture attentive du rapport lui-même, qui est moins politique et plus scientifique que le « résumé pour les décideurs », donne des arguments à la thèse inverse, selon laquelle l’influence humaine sur le climat est faible.
Sous le titre « Changement climatique 2021 - la base de science physique », le GIEC (groupement intergouvernemental sur le changement climatique) a publié le 9 août un rapport de 3.949 pages consacré aux connaissances disponibles sur la science du climat.
La conclusion de son « résumé pour les décideurs » est évidemment conforme à la doctrine constante du GIEC depuis sa création par les Nations Unies en 1988 : l’humanité doit réduire ses émissions de CO2 pour éviter un réchauffement catastrophique du climat. « Le réchauffement global de 1,5°C à 2°C sera dépassé au cours du 21 me siècle sauf si de profondes réductions des émissions de CO2 ont lieu dans les décennies à venir ».
Mais une lecture attentive du rapport lui-même, qui est moins politique et plus scientifique que le « résumé pour les décideurs », donne des arguments à la thèse inverse, selon laquelle l’influence humaine est faible.
Les aérosols d’origine humaine font baisser la température de l’atmosphère
Le rapport indique que la température de l’atmosphère est accrue par l’accumulation de « gaz à effet de serre » émis par les océans et la végétation et par la combustion faite par l’humanité de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) mais en même temps est diminuée par les aérosols, particules en suspension dans l’air, dues notamment à la pollution humaine et à la combustion de certains combustibles fossiles. La balance entre les deux effets, actuellement favorable au réchauffement, pourrait s’inverser.
La science du climat est incertaine
Le rapport reconnaît des incertitudes dans la science du climat. Par exemple : « Les nuages restent les plus importants contributeurs à l’incertitude générale sur les rétroactions climatiques » ; « détecter les changements d’humidité de l’atmosphère suivant la latitude est compliqué par des erreurs des modèles dans la localisation des principaux traits des modèles de précipitations ».
Il est impossible de prévoir la température des deux prochaines décennies
« Les tendances actuelles du climat continueront pendant les deux prochaines décennies mais leur grandeur exacte ne peut pas être prédite, à cause de la variabilité naturelle ».
La variabilité naturelle du climat est essentielle
En contradiction avec l’accord intergouvernemental qui a créé le GIEC et qui limite ses compétences au seul réchauffement climatique « dû à l’homme », le rapport s’intéresse donc à la variabilité naturelle du climat. Ce qui est d’ailleurs raisonnable, puisque le climat de la terre a constamment varié, notamment lors des glaciations qui ont recouvert de glace le Nord de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique, ou lors de « l’optimum climatique médiéval », qui a réchauffé l’atmosphère de 1000 à 1300, ou du « petit âge glaciaire » qui l’a refroidie de 1600 à 1850. Le rapport précise : « C’est seulement après quelques décennies de réduction des émissions de CO2 que nous verrons clairement que les températures commencent à se stabiliser ».
Les températures pourraient baisser
Si l’humanité atteignait la « neutralité carbone », c’est-à-dire l’absence d’émissions de CO2 dues aux combustibles fossiles, une partie du CO2 atmosphérique serait alors absorbée par les océans et la végétation, à raison de 20 % par an, et le taux de CO2 de l’atmosphère baisserait. Mais si l’on croit à la corrélation « presque proportionnelle » entre le taux de CO2 de l’atmosphère et sa température, corrélation qu’affirme le rapport, la baisse du taux de CO2 entrainerait la baisse des températures, et non leur stabilisation.
Les modèles de calcul numérique du climat ne sont pas fiables
« Les incertitudes sur les taux de CO2 en 2100 sont dominées par les différences entre les scénarios d’émissions ». Autrement dit : les hypothèses faites pour le calcul des modèles numériques de prévision du climat déterminent les résultats de ces calculs.
Steven Koonin, éminent scientifique américain, conseiller de Barack Obama pour le climat, nommé par ce dernier sous-secrétaire pour la science du ministère de l’énergie, aboutit à la même conclusion dans le livre sur la science du climat, intitulé « non confirmée » (« unsettled »), qu’il a publié en mai 2021. Ce spécialiste des modèles numériques explique qu’il y a trop d’hypothèses à formuler pour les calculs de ces modèles, si bien que leurs résultats ne sont pas fiables. En constatant que « les différences entre les scénarios d’émissions » déterminent les résultats des modèles, le rapport du GIEC confirme cette affirmation de Steven Koonin.
Et donc la preuve de l’influence humaine sur le climat n’est pas fondée
« Le fait que les simulations (des modèles) incluant seulement les processus naturels montrent des hausses de température beaucoup plus petites indique que les processus naturels ne peuvent pas seuls expliquer le fort réchauffement observé ». Ce qui signifie : pour que les calculs des modèles donnent le réchauffement observé, l’influence humaine doit être prise en compte. Le GIEC fait ainsi des résultats des modèles la preuve principale de l’influence humaine sur le climat.
Mais puisque les résultats des modèles ne sont pas fiables, la preuve de l’influence humaine sur le climat ne l’est pas non plus.
L’influence minime du CO2 est ignorée
Pour Steven Koonin ajouter du CO2 à l’atmosphère n’a qu’un effet « minime » sur la température de l’atmosphère.
Le rapport du GIEC dit le contraire puisqu’il assure de la corrélation « presque proportionnelle » entre le taux de CO2 de l’atmosphère et sa température.
Qui détient la vérité ?
Aucun scientifique ne conteste que le CO2 et la vapeur d’eau (H2O) absorbent presque tout le rayonnement infrarouge de la surface de la terre, par excitation des molécules de CO2 et H2O, ni que quelques dizaines de mètres de l’atmosphère proches de la surface contiennent assez de CO2 et de H2O pour absorber (et réémettre) ce rayonnement et l’énergie qu’il transporte.
Pourquoi le rapport du GIEC l’ignore-t-il ?
Parce qu’il ne veut pas entrer dans une description précise de « l’effet de serre ».
Il faut attendre la page 3911 pour qu’il donne une description de « l’effet de serre » : « l’émission nette dans l’espace du rayonnement infrarouge de la terre est inférieure à ce qu’elle aurait été en l’absence des gaz à effet de serre qui l’absorbent » et : « une augmentation de la concentration de gaz à effet de serre accroît l’importance de cet effet ». On ne peut pas faire plus incomplet.
Pour être complet, le rapport devrait notamment reconnaître le rôle négligeable des émissions humaines de CO2. Mais ce serait contraire à sa mission.
3.949 pages pour une « base scientifique » aussi incomplète, et fournissant de sérieux arguments à ceux qui, comme Steven Koonin, considèrent que l’influence humaine sur le climat est « minime » !
La religion écologiste aura du souci à se faire le jour où ses adeptes commenceront à se rendre compte que leur Evangile est aussi gros qu’incohérent.