Face aux Afghans qui tentent de fuir leur pays après la prise du pouvoir par les talibans*, le sujet semble diviser la classe politique française. Alors que certains sont prêts à accueillir les réfugiés, d’autres s’y opposent résolument, affirmant que les Afghans sont déjà très nombreux. En effet, quelque 10.000 d'entre eux demandent chaque année l'asile politique en France, selon l’édition 2020 du rapport de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
Le document constate que l’Afghanistan reste à la première place des pays de provenance des demandeurs d’asile. Et le nombre de ces derniers a crû par rapport à l’année précédente: 10.166 premières demandes introduites en 2020, soit 11,6 % du total, contre 10.027 en 2019. Les deux autres principaux États dont les ressortissants cherchent à s’installer en France sont la Guinée et le Bangladesh, mais ils arrivent loin derrière avec respectivement 5.850 et 5.088 dossiers.
Pour l’ensemble de l’Europe (Union européenne plus le Royaume-Uni, la Suisse, l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein), le leadership revient à la Syrie, avec plus de 60.000 procédures, suivie de l’Afghanistan, avec près de 50.000.
Sur le nombre total de demandes d’asile adressées par les Afghans à la France, qui est de 10.364, les décisions d’admission de l’Opfra et de la CNDA (Cour nationale du droit d’asile) sont de 7.494. Ainsi, 72,3% des dossiers ont été acceptés l’année dernière.
Seulement 8% de femmes
En ce qui concerne les caractéristiques sociodémographiques, elles demeurent relativement constantes par rapport aux années antérieures, poursuit le rapport. La proportion des femmes au sein des primodemandeurs majeurs a baissé, de 32,5 % en 2019 à 27,4 % en 2020. Elle est particulièrement faible pour les nationalités du continent asiatique, avec seulement 8% pour les femmes afghanes.
L’âge moyen des demandeurs d’asile passe de 30,7 ans en 2019 à 31,9 ans en 2020. L’une des populations les plus jeunes est celle des Afghans (27,2 ans) qui ne sont devancés que par les Guinéens qui ont en moyenne 26,8 ans.
Deuxième pays de destination
La France reste toujours l’un des pays les plus «sollicités». En 2020, plus de 516.000 personnes ont demandé l’asile dans les États membres ou associés de l’Union européenne. Faisant partie des trois principales destinations, l'Hexagone, avec 93.475 demandes enregistrées en GUDA (demandes placées en procédure Dublin incluses), se situait juste après l’Allemagne (122.015) et avant l’Espagne (88.540).
Toujours d’après le document, c’est le manque général de sécurité sur le territoire afghan qui reste à ce jour le motif premier de protection des demandeurs d’asile qui en proviennent.
Enfin, le rapport constate que 2020 a vu diminuer le nombre global de procédures introduites, qui s’est élevé à 96.424 toutes catégories confondues et mineurs accompagnants compris, soit une baisse de 27,4 % par rapport à l’année précédente. Ce ralentissement soudain est directement lié à la pandémie de Covid-19.