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24 septembre 2021 11:35
La porte-parole de la diplomatie russe a accusé Paris et Londres d’utiliser le problème des migrants pour promouvoir leurs intérêts géopolitiques et mener une campagne médiatique contre Damas.
Maria Zakharova reproche à la France et au Royaume-Uni de ne pas avoir de scrupule et d’avoir perdu la mémoire eu égard au problème des migrants.
"Un grand nombre de migrants illégaux se sont accumulés sur les côtes françaises de La Manche, lesquels tentent de franchir ce dernier obstacle avant leur destination finale: l’Angleterre. Cependant cela ne réjouit pas les insulaires", a-t-elle écrit sur sa chaîne Telegram.
 
Elle a rappelé que la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel avait récemment promis d’aider l’Hexagone à régler le problème des migrants, y compris sur un plan financier, à condition que les gardes-frontière français soient plus efficaces.
"Si cela n’a pas lieu, les forces de l’ordre britanniques détourneront les bateaux vers la France ce qui, soit dit en passant, est contraire à toute pratique humanitaire", a signalé Mme Zakharova.

La mort d’un garçon syrien utilisée à des fins géopolitiques

Elle a rappelé à ce propos l’histoire tragique du petit Alan Kurdi mort dans un naufrage lorsque sa famille, fuyant la guerre en Syrie, avait tenté de traverser la Méditerranée et de gagner la Grèce depuis la Turquie.
 
"En 2015, un garçonnet de trois ans a été victime d’une catastrophe migratoire qui a eu lieu sur le continent européen suite aux actions criminelles de l’Occident au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les photos de son corps échoué sur une plage ont été reprises par les médias du monde entier. Il a été le symbole des souffrances de milliers de réfugiés qui fuyaient ce pays ravagé avec le soutien de l’Occident", a-t-elle poursuivi.
Elle a ajouté que des hommes politiques, y compris le Premier ministre de l’époque David Cameron et Boris Johnson, qui était alors maire de Londres, avaient parlé de la nécessité d’"accueillir les personnes fuyant les persécutions et celles qui avaient peur pour leur vie" et d’"évaluer ce qui pouvait être fait en Syrie pour résoudre la cause du problème".
Elle a rappelé que des propos semblables avaient été tenus du côté français:
"Lorsque le monde a appris le sort tragique de l’enfant, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a signé un appel conjoint pour réclamer +une répartition équitable des migrants dans l'UE+."
 
La diplomate a indiqué que les pays qui refusaient d’en accueillir "ont effrontément exploité" l’image du garçon pour promouvoir leurs intérêts géopolitiques ayant transformé sa mort en "une arme de la guerre médiatique contre Damas".

Darmanin rejette tout chantage financier

"Les Français ont désormais un autre ordre du jour. Quelques années après la tragédie d’Alan Kurdi le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin écrit sur Twitter en réaction aux contradictions actuelles avec Londres: +La France n’acceptera aucune pratique contraire au droit de la mer, ni aucun chantage financier+. Sauf que les droits des migrants font défaut dans cette équation et il est peu probable qu’un membre compatissant des deux gouvernements s’en souvienne", conclut Mme Zakharova.

Frictions entre Paris et Londres à cause des migrants

Début septembre, face aux flux record de migration illégale vers ses côtes le Royaume-Uni a approuvé des plans visant à refouler les embarcations en transportant illégalement.
 
La presse britannique a rapporté que la police des frontières était entraînée à des méthodes permettant de refouler ces embarcations avant qu’elles n’atteignent le sud de l’Angleterre.
Selon le Times, la ministre britannique de l’Intérieur a demandé que soit réécrite en ce sens l'interprétation par le Royaume-Uni du droit maritime international.
Le procureur général par intérim de l'Angleterre et du Pays de Galles, Michael Ellis, a affirmé qu'il fournirait une base juridique pour permettre aux agents des frontières de déployer cette nouvelle stratégie.
Le Royaume-Uni s'est engagé fin juillet à payer à la France 62,7 millions d'euros en 2021-2022 pour financer le renforcement de la présence des forces de l'ordre françaises sur les côtes.
La police française a néanmoins affirmé ne pas pouvoir réduire le flux des départs depuis les côtes de l’Hexagone, bien qu’elle ait confisqué de nombreux canots impliqués dans les traversées.
 

 

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