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david MIEGE
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9 septembre 2021 17:10

Météo-France nous annonçait une canicule digne de nos pires cauchemars, nous n’aurons eu qu’un été grisâtre, embelli juste par quelques jours de soleil. L’opérateur fait partie de ces services de l’Etat aussi chers que peu utiles, bel exemple d’organisme qui sert surtout à brasser de l’air, et auquel la privatisation ferait grand bien.

Météo-France est de moins en moins utilisé, mais de plus en plus cher pour le contribuable. Tout comme nombre d’opérateurs publics tels La Poste ou la RATP, il ne parvient pas à mener les réformes qui le rendraient plus performant. Il a les capacités, il a le matériel, mais les exploite très mal. La privatisation et l’ouverture à la concurrence de Météo-France offriraient l’opportunité de remettre à plat tous les problèmes, et probablement de les résoudre.

Un budget constitué à plus de 90% d’argent du contribuable

Selon le projet de loi de finances 2021, Météo-France reçoit des subventions de l’Etat venant de trois « programmes » : le programme 159, qui correspond à la « compensation des missions de service public » ; le programme 181, de la Direction générale de la prévention des risques ; et le programme 193, du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Le programme 159 a fourni 185,1 millions d’euros en 2021, contre 189,8 millions en 2020. Sa contribution est divisée en deux : les observations et prévisions météo (87% des crédits) et la recherche dans le domaine météorologique (13% des crédits).
Le programme 181, lui, accorde 3,9 millions d’euros pour l’entretien du réseau d’observations hydrométéorologiques.
Enfin, le programme 193 concerne la Recherche spatiale.

En 2021, le ministère de l’Enseignement supérieur a considérablement augmenté ce budget, de 51,1 millions en 2020 à 69,8millions en 2021. Il augmente d’ailleurs chaque année depuis 2012, contrairement aux deux autres qui diminuent d’environ 1% par an. Il permet à Météo-France d’exploiter et d’améliorer des satellites d’observation de la Terre qui, par exemple, suivent le déplacement des masses nuageuses.

Au total, l’Etat a donné près de 259 millions d’euros à Météo-France en 2021. L’opérateur dispose en outre d’une redevance de prestation de services à la navigation aérienne, prestation pour laquelle il détient un monopole.

La Direction générale de l’aviation civile, liée au ministère de la Transition écologique, lui a versé 85,5 millions d’euros. Cette redevance n’a pas diminué pendant la crise sanitaire car, même si le besoin d’aide à la navigation aérienne était moindre parce que les avions volaient moins, le projet de loi de finances précise que « les services de Météo France en faveur de la navigation aérienne, qui ne sont pas directement corrélés à l’intensité du trafic, ne doivent pas être remis en question ».

Non seulement ils n’ont pas été remis en question mais, moins utilisés, ils n’ont même pas été moins payés. Pourtant, nombreux sont les salariés d’entreprises privées dont les revenus ont été impactés durant cette période, que le déclin de leur activité ait été ou non directement lié à la crise...
A titre indicatif, les contribuables français donnent au total 345 millions d’euros à Météo-France, un peu moins que les contribuables allemands, mais beaucoup plus que les contribuables britanniques (qui donnent 97,8 millions de livres, soit 113,90 millions d’euros, au MetOffice).

Enfin, Météo-France peut compter sur certaines ressources commerciales provenant des kiosques, publicités et autres recettes professionnelles, qui lui ont rapporté 29,5 millions d’euros en 2020 mais sont en net recul, à cause de la concurrence. Le Sénat relève donc un « paradoxe » : Météo-France dispose d’une expertise reconnue en ce qui concerne la production des données mais ne parvient pas à soutenir la comparaison avec ses concurrents lorsqu’il s’agit de les exploiter et de les diffuser.

Météo-France paralysé par le fonctionnement de son personnel

Depuis sa création en 1993, Météo-France emploie 3 700 agents. Cette stabilité étonne, surtout quand on sait que le Royaume-Uni, par exemple, emploie 1 822 personnes et a récemment diminué son personnel de près de 13% en un an. Certes, le MetOffice n’est pas concerné par les DROM (départements et régions d’Outre-Mer), contrairement à la France. Cette différence ne saurait cependant expliquer à elle seule un tel écart puisqu’en 2003, le Sénat affirmait que Météo-France comptait seulement 64 membres du « personnel TOM ».
Météo-France, comme beaucoup d’opérateurs de l’Etat, a d’énormes dépenses de personnel. On trouve sur son site le détail du budget 2019, évalué à 393,14 millions d’euros tout compris. Les dépenses ventilées sur un graphique sont données « hors frais de personnel », elles se montaient cette année-là à 151,66 millions d’euros. A moins que Météo-France ait un bas de laine ignoré du contribuable, cela signifie que ses dépenses de personnel représentaient alors 241,48 millions d’euros. Cette même année, le Deutscher Wetterdienst prévoyait 124 millions d’euros pour ce même poste.

L’opérateur météorologique de l’Hexagone reconnaît d’ailleurs que la gestion de sa masse salariale n’est pas optimale. Selon la CFDT, en 2017, 63% des agents travaillaient en horaires de bureau, 20% en semi-permanent et 17% en permanent. Ces deux derniers groupes sont employés, complètement ou partiellement, par vacations de 12h, dans les activités nécessitant une continuité du service (par exemple l’observation, la supervision ou la maintenance) et les agents doivent être si nécessaire disponibles en-dehors des heures et jours ouvrables.

Pour compenser, Météo-France leur permet de récupérer leurs heures travaillées non-ouvrables en congés payés ou en addition salariale mais ce fonctionnement n’est pas idéal, ni d’un point de vue financier, ni d’un point de vue technique. Météo-France souhaiterait le modifier mais, face à la levée de bouclier des employés et des syndicats, elle ne le fait que sur la base du volontariat.

Météo-France est donc un bel un exemple, un autre, de ces opérateurs d’Etat qui, quoique dépositaires d’un certain monopole, ne fonctionnent pas. De plus, le corps technique de Météo-France a dû s’aligner sur les indemnités des corps techniques de l’Etat, ce qui a engendré une progression des charges de personnel de 15% malgré une masse salariale stable.

Augmenter sans cesse les privilèges des agents de l’Etat est un bon moyen d’exaspérer le public sans rendre les services publics plus performants d’un iota. L’ouverture à la concurrence, l’embauche d’agents compétents et motivés, est une méthode qui en revanche a fait ses preuves. Quel gouvernement aura le courage d’affronter cette indiscutable vérité ?

 

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