Selon Le Canard enchaîné, le nombre de conseillers ministériels a explosé pendant le mandat d’Emmanuel Macron… alors que le candidat avait promis, en 2017, une réduction massive des effectifs.
A six mois de la prochaine élection présidentielle, l’heure du bilan de la « nouvelle ère macroniste » approche dangereusement – et l’exercice pourrait se révéler délicat pour l’exécutif. Il y a bien sûr de grands renoncements, les plus libéraux fustigeant notamment l’abandon de la réforme des retraites tandis que d’autres se souviennent encore de l’assurance-chômage, qui devait être ouverte aux salariés démissionnaires.
Au petit jeu des promesses non-tenues, il y a cependant des signaux faibles sans doute moins percutants, mais tout aussi gênants pour le pouvoir en place.
C’est par exemple le cas de l’explosion du nombre de conseillers ministériels depuis 2017. Pourtant, rappelle Le Canard enchaîné, le candidat Macron s’était engagé à « une réduction massive des effectifs des cabinets ».
Selon le « Canard », les effectifs ont au contraire presque doublé depuis 2017 (+90%). En 2021, ils sont même passés en quelques mois de 354 à 570.
Une explosion aggravée par l’embolie, certes plus mesurée, des personnels de « support » dans l’administration, le secrétariat ou la sécurité, dont les effectifs progressent de 18%. Total des personnels : 2 872 salariés, pour un budget annuel de 27,8 millions d’euros.
Certes, nuance le « Canard », la situation était pire sous François Hollande (3 036 salariés en 2013), et plus encore pendant le mandat de Nicolas Sarkozy – 3 469 salariés en fin de course, pour un budget de 35 millions.
Reste que, avec une telle inflation d’effectifs, le gouvernement Castex est désormais le plus cher de l’histoire de la Vème République, avec un budget annuel de 160 millions d’euros – d’autant que, à l’époque où Emmanuel Macron espérait encore faire respecter sa promesse, il avait compensé la baisse des personnels par une généreuse hausse des salaires.
Des augmentations, entre 300 et 1 500 euros selon les postes, qui n’ont jamais été réévaluées après la hausse des effectifs.