À lire son précieux témoignage, l’on comprend mieux ce qui a durablement fragilisé l’appareil sécuritaire. D’abord, le sectarisme des années Mitterrand, où le pouvoir, se défiant de la hiérarchie policière, a donné de la hardiesse à des ayatollah du syndicalisme.
La paralysante cogestion de la «maison Poulaga» vient de là et, avec, toutes les concessions en termes d’organisation, dont les gouvernements n’arrivent plus à se dépêtrer.
La police de proximité? C’était un «mirage» qui consista à fournir, en lieu et place de vrais agents, des policiers au rabais, sans pouvoir ni réelle formation. Toutes les réformes, toutes les marottes des différents gouvernements sont passées au crible.
On apprend que Marlène Schiappa ne fait que reprendre le combat contre les violences conjugales initié à la fin des années 1980 par la secrétaire d’État Michèle André, la vraie pionnière. Que la Place Beauvau biaise en permanence sur la réalité de ses effectifs et qu’elle se livre à une politique de gribouille qui consiste, le plus souvent, à déshabiller Pierre pour habiller Paul, agissant sous la pression de l’actualité, tel un lapin pris dans les phares d’une voiture.
Pire: le gouvernement, selon Daniel Dugléry, préfère casser le thermomètre qui mesure la délinquance, à l’approche des échéances électorales, plutôt que d’assumer un diagnostic sincère.
L’ex-grand flic n’est dupe de rien et chacun en prend pour son grade: les «gauchistes prébendiers» des associations qui pilonnent la police à longueur de temps, les «thèses indigénistes et racialistes», l’inflation législative et normative, le communautarisme, les voyous, les salafistes. Il ne tape pas sur les juges.
L’auteur rappelle simplement que la France n’en compte que 8 000 et que, rapporté au nombre d’habitants, c’est deux fois moins que la moyenne européenne.
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