Brader le futur pour sauver le présent: ainsi pourrait-on résumer la politique énergétique du gouvernement. Pour limiter l’impact de l’envolée des prix du kilowattheure sur les marchés, EDF a été sommée par l’exécutif de faire plus de concessions à ses concurrents.
Selon les informations du Parisien, Bruno Le Maire pourrait annoncer "dans les jours qui viennent" la hausse des volumes d’électricité que l’entreprise publique a pour obligation de brader aux revendeurs de courant. L’électricien historique devra ainsi mettre à disposition des "fournisseurs alternatifs" non plus 100 térawattheures (TWh), soit le quart de sa production d’électricité d’origine nucléaire, mais 130 TWh.
La seule zone d’ombre qui persiste concerne le tarif auquel EDF sacrifiera son électricité à ses concurrents. Fixé à 42 € le mégawattheure, ce prix est actuellement six fois inférieur à celui du marché précise le quotidien.
Pour la concurrence, le beurre et l’argent du beurre
Pour le gouvernement, l’objectif est de limiter la casse du côté des foyers. Cet apport d’électricité à bas coût vise à dissuader les fournisseurs alternatifs de s’approvisionner sur le marché, où le cours de l’électricité flambe depuis des mois (+400% en six mois). Contrairement à celle d’EDF, l’électricité revendue sur les places boursières est souvent produite par des centrales thermiques. L’envolée des cours des hydrocarbures, qui dans la plupart des pays européens servent à produire l’électricité qui alimente ce marché, a donc mécaniquement entraîné celui du mégawattheure, avec des répercussions sur le consommateur final.