La crise du Covid-19 est considérée comme une occasion de relance économique, comme l’ont suggéré plusieurs dirigeants mondiaux.
L’optimisme semble d’ailleurs de rigueur, malgré la crise sanitaire, le gouvernement se félicite de l’accélération de la croissance économique, de la réduction du chômage au niveau d’avant-crise et d’une augmentation de la consommation.
Mais comment cela est-il possible, compte tenu des restrictions en cours, de l’imposition d’obligation vaccinale entraînant le chômage des travailleurs non vaccinés, du pass sanitaire (bientôt pass vaccinal) qui limite la fréquentation de nombreux lieux de consommation?
Ajoutez à cela l’apparition du variant Omicron, très contagieux, qui fait exploser le nombre de cas contacts et provoque l’isolement à domicile de plus en plus de travailleurs, et il devient légitime de se demander dans quels secteurs cette prétendue augmentation de la disponibilité des emplois et de la croissance se manifeste.
Charles Sannat, entrepreneur et analyste économique, revient sur l’analyse des chiffres mis en avant par le gouvernement:
"La baisse du chômage va continuer puisqu’il y a une réforme de l’indemnisation du chômage.
Il est demandé à des demandeurs d’emploi de faire de plus en plus de démarches sous peine de radiation.
Faire baisser le chômage en réduisant le nombre de chômeurs, c’est quelque chose qui est vieux comme le monde.
Il est demandé à des demandeurs d’emploi de faire de plus en plus de démarches sous peine de radiation.
Faire baisser le chômage en réduisant le nombre de chômeurs, c’est quelque chose qui est vieux comme le monde.
Par ailleurs, la crise sanitaire a changé les aspirations des gens qui sont dans des emplois peu rémunérés et les a dirigés vers des trappes à inactivité.
Il n’y a pas tant une baisse du chômage qu’une diminution du nombre de volontaires pour aller travailler, c’est plus sociologique qu’économique."
Il n’y a pas tant une baisse du chômage qu’une diminution du nombre de volontaires pour aller travailler, c’est plus sociologique qu’économique."
"L’économie tourne à 99% de ses capacités par rapport à 2019", a également déclaré Bruno Le Maire, qui sous-entend ainsi que la crise n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, financièrement parlant.
Le ministre de l’Économie a-t-il raison d’être aussi optimiste ou le pire est-il à venir pour la France et pour l’économie mondiale? Charles Sannat relativise les propos du ministre français:
"C’est quoi le métier d’un ministre de l’Économie et des Finances? Il ne faut pas faire de mauvais procès à Bruno Le Maire ou de manière générale aux ministres de l’Économie des différents pays, ni aux banques centrales. Leur métier n’est pas de dire la vérité.
Leur métier, c’est de maintenir la stabilité et d’éviter les risques autoréalisateurs négatifs. En outre il ne faut pas être naïf, il faut vendre le bilan du quinquennat."
Alors, y a-t-il une bombe à retardement? Quand va-t-elle exploser? Notre intervenant souligne qu’en effet, la sortie de crise sanitaire risque de réserver des surprises économiques:
"La bombe à retardement est double: elle est à la fois européenne et d’endettement. Le ‘quoi qu’il en coûte’ était nécessaire mais il a eu comme conséquence l’augmentation phénoménale de l’endettement des pays avec une très grande inégalité entre les endettements français, allemand, néerlandais et italien.
Donc l’une des premières bombes à retardement, ça va être le règlement européen de ces différences de dettes.
Donc l’une des premières bombes à retardement, ça va être le règlement européen de ces différences de dettes.
Comment va-t-on revenir vers les fameux critères de stabilité de Maastricht? La sortie de crise sanitaire va donc être une entrée de crise économique."