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13 février 2022 18:24
Les pays européens achètent leur gaz à un prix plus élevé car ils ont renoncé à des contrats à long terme avec la Russie, estime le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Un récent rapport d’Oxford Economics prédit d’ailleurs que la hausse du prix du gaz va se poursuivre en 2022.
Alors que les cours du gaz et de l’énergie ont atteint des sommets ces derniers mois, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a déploré que les pays européens aient renoncé à signer des contrats à long terme pour la livraison de gaz russe, ce qui permettrait de largement faire diminuer les prix.
 
"Le Président a déclaré sur la coopération énergétique que toutes nos interactions dans le domaine de l'approvisionnement en énergie devraient être aussi transparentes que possible, exclusivement basées sur le marché et sur des contrats à long terme. C'est ce que les Européens ont abandonné, et maintenant ils achètent du gaz, je parle de brut, non pas à 300, mais à 1.300 [dollars par mètre cube]", a-t-il déclaré auprès de Sputnik.
Si la Russie est un fournisseur important de l’Europe depuis des décennies, ses livraisons vers le Vieux continent n’ont pas augmenté cet hiver en raison d’une volonté de l’UE de diversifier ses sources d’importation, notamment vers le gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis, du Qatar, de l’Azerbaïdjan ou encore de l’Algérie. De plus, Washington fait pression pour promouvoir son GNL et tente d’interrompre la mise en exploitation du gazoduc Nord Stream 2.
 
Ainsi, les contrats passés avec la Russie ne sont plus à long terme, mais sont remplacés par des transactions à court et moyen terme, plus imprévisibles et plus chères. C’est déjà ce qu’avait reproché le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak à la Commission européenne lorsque cette dernière dénonçait les prix élevés du gaz.

Prévisions peu optimistes

Et la situation énergétique de l’Europe n’est pas près de s’améliorer. Alors que les estimations prévoyaient plutôt une baisse du prix du gaz en 2022, un récent rapport du cabinet d’analyse britannique Oxford Economics prédit plutôt l’inverse, notamment en raison des tensions géopolitiques autour de la Russie et l’Ukraine.
 
"La hausse des prix de l'énergie et les retombées supplémentaires sur l'alimentation et l'inflation de base signifient une inflation plus élevée à long terme dans la zone euro", estime Angel Talavera, spécialiste de l’économie européenne chez Oxford Economics.
La baisse des prix ne devrait se faire qu’à l’horizon 2023.
 
Même constat pour l’institut public IFP Energies nouvelles concernant le gaz naturel en Europe. "À la fin 2022, on [sera] toujours à des niveaux très, très hauts, de l'ordre pour l'Europe de 90 euros du mégawattheure […] à comparer à la situation de 2019 où on était à 20 euros", a prédit son président Pierre-Franck Chevet le 9 février en conférence de presse.
"La prévision gaz sur l'année 2022 est toujours à un très haut niveau et ça va se répercuter clairement sur les prix de l'électricité", a-t-il également déploré. Seul le prix du pétrole pourrait baisser, le baril étant en mesure de revenir à 60 dollars.
 
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