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david MIEGE
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13 avril 2022 15:39
Les déficits s’envolent, le déficit commercial autant que le déficit budgétaire. Il s’agit de déficits jumeaux qu’on constate souvent en économie, notamment parce que lorsque les dépenses des administrations publiques excèdent leurs revenus de manière significative, la consommation est généralement supérieure à la production nationale et les exportations augmentent à proportion de la hausse de la consommation nationale favorisée par le déficit public. Une formule mathématique le démontre aisément.

A la charge des générations futures

Ainsi, le déficit extérieur connaît une croissance sans précédent, passant de 57,9Md€ en 2019 à 64,7Md€ en 2020 et 84,7 Md€ en 2021. Celui de 2022 sera probablement encore en hausse. Parce que le déficit budgétaire public ne cesse pas non plus d’augmenter.

En 2022, le besoin prévisionnel de financement de l’Etat est prévu à 298,9Md€ et sera sans doute supérieur à cause de la guerre d’Ukraine. Il était de 260 Md€ en 2020 et de 285 Md€ en 2021. Ce besoin est dû principalement au déficit budgétaire prévisionnel 2022 de 155,1 Md€ correspondant pour 115,5 Md€ à un déficit de fonctionnement.

Ces chiffres sont effrayants car il en ressort que plus de la moitié du budget de l’Etat, hors reversements à l’Europe et aux collectivités locales, est assuré par emprunt !

La dette publique était de 2.275 Md€ en juin 2017, lors du début du mandat de M. Macron, de 2.834,4 Md€ fin 2021 et elle avoisinera les 3.000 Md€ en 2022. Sur l’ensemble de la durée de son mandat, M. Macron aura augmenté la dette publique de plus de 30% !

C’est d’autant plus dangereux que cet endettement est chronique et qu’il sert donc à payer les dépenses publiques courantes, des salaires des fonctionnaires d’exécution aux remboursements de soins de la Sécu. Nous vivons donc en déséquilibre institutionnel.

Tous les ans, le pays met un peu plus de charges à venir sur les épaules des générations futures. Chaque année la France accroît son handicap dans la compétition mondiale en alourdissant le fardeau de sa dette qui l’empêchera d’investir, d’assurer à ses concitoyens un environnement sécurisé, fiable, pérenne. La France sacrifie au profit des dépenses sociales et de la démagogie les ressources qu’elle devrait consacrer à ses devoirs régaliens ou à rendre aux Français pour qu’ils investissent à meilleur escient. Pire, en se faisant le champion mondial de l’assistance publique, la France affaiblit ses citoyens qu’elle habitue à vivre d’aumônes et de soumission.

Une crise annoncée

Avec la baisse des taux d’intérêt, la charge de la dette a baissé ces dernières années, allégeant d’autant le budget de l’Etat. Son coût ne représente que 37,5 Md€ dans le budget 2022. Mais le retour de l’inflation risque d’alourdir, progressivement mais significativement, cette charge.

Quoi qu’en disent les politiques de tous bords, l’inflation n’est pas due qu’au Covid et à la guerre qui en ont peut-être été des révélateurs. Elle existe et se propage parce que les Etats, et la France en particulier, ont depuis des années des politiques laxistes encouragées par les banques centrales et notamment la BCE.

En rachetant abondamment les dettes des Etats souscrites par des établissements financiers, ce qu’on appelle outre-Atlantique le quantitative easing, les banques centrales ont accumulé des risques latents mais majeurs d’une inflation enrayée jusque-là notamment par le développement du commerce mondial, l’ouverture de la concurrence et l’apport du numérique dans tous les domaines.

Alors que ces facteurs de frein à l’inflation s’effacent par la guerre et les poussées nationalistes qui jaillissent de toutes parts, la hausse des prix pourrait s’en donner à cœur joie et la lutte que déjà, mais trop tardivement, les mêmes banques centrales –pompiers pyromanes- ont engagé contre elle pourrait ouvrir la voie à une crise économique mondiale et sérieuse.

A continuer à jouer au poker menteur avec sa dette publique, la France, plus endettée que d’autres, risque d’être un grand perdant.

 

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