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david MIEGE
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1 mai 2022 12:15

L'Union Européenne est l'épicentre de la crise économique dans laquelle le monde est entré. On ne mobilise plus des sociétés entières pour aller faire la guerre dans les tranchée. Mais les dirigeants européens sont entrés dans le régime de sanctions économiques de la Russie "la fleur au fusil".

Sans voir qu'ils allaient devoir encaisser un triple choc: celui de l'inflation créé par Joe Biden; l'effet boomerang des sanctions envers la Russie; et les conséquences de la crise du COVID - avec laquelle la Chine se débat encore. Et personne ne peut dire comment tout cela va se terminer.

En 2018, le gouvernement allemand avait fait procéder à une simulation concernant une crise liée à l’approvisionnement en gaz dans le sud de l’Allemagne. Le document est intéressant parce qu’il reste au bord du précipice: les choses ne sont pas vraiment dites. On explique que ce serait très dur pour les ménages, les hôpitaux, les maisons de retraite, les entreprises etc…. Mais la conclusion dit qu’un tel scénario est tout à fait invraisemblable. 

Or, depuis quelques semaines, il ne l’est plus. Pas plus tard qu’hier, le magazine Fokus avouait que les stocks de gaz en Autriche, qui alimentent la Bavière, étaient au plus bas. Pendant quelques heures, l’article était inaccessible (“Erreur 404”) et puis il a été remis en ligne. 

Le bras de fer avec la Russie met l’Allemagne devant un dilemme: il faut choisir entre “les sanctions tous azimuts” et continuer à s’approvisionner en gaz.  Les médias mainstream et la classe politique allemande – à l’exception de l’AfD – sont pris d’une véritable hystérie antirusse. Les chefs d’entreprise ont du mal à se faire entendre, et sont même transformés en Cassandre, annonçant le malheur à venir mais sans être écoutés. 

Et pourtant, l’Allemagne aurait tout intérêt à être raisonnable. L’inflation est à 7,4% (sur un an). Du jamais vu depuis 40 ans.  Les prévisions de croissance pour 2022 sont d’ores et déjà divisées par deux. Les racines de ces problèmes sont antérieures à la guerre d’Ukraine qui les aggrave. Mais l’Allemagne ne semble pas avoir pris conscience de la crise qui va déferler sur l’Europe. 

Au commencement, il y a la crise du COVID, avec l’augmentation des déficits publics, le recul du commerce mondial, la diminution des déplacements etc… La Chine en rajoute actuellement une dose, pour des raisons difficiles à élucider – au-delà du caractère totalitaire du régime de Xi Jinping. La politique du “zéro Covid”, appliquée en particulier à Shanghai et à Pékin, est en train d’annuler les effets de la reprise des échanges de ces derniers mois et créent d’énormes problèmes d’approvisionnement pour l’industrie d’une grande partie du monde. Vu sa dépendance à la Chine, l’Union Européenne est particulièrement touchée. 

Là-dessus vient se greffer la politique inflationniste de Joe Biden. Guidé, après son installation à la Maison-Blanche par un programme de dépenses publiques tous azimuts sans nécessité économique, l’actuel hôte de la Maison Blanche, en faisant voter l’injection de près de 7 000 milliards de dollars supplémentaires dans l’économie, a déclenché une vague inflationniste dans le monde, dont l’Union Européenne est le premier importateur. Les sanctions contre la Russie renforcent la dépendance aux Etats-Unis pour l’Union Européenne – et donc l’importation des prix américains en Europe, par exemple pour le gaz censé remplacer l’approvisionnement russe. 

Etant la plus dépendante au gaz russe – il n’y a pas si longtemps, les dirigeants européens considéraient que la Russie faisait partie de l’Europe – l’Union Européenne cumule donc les inconvénients dans la crise qui vient. 

Eric Verhaeghe anticipe par ses analyses depuis plusieurs mois, et aujourd’hui encore, la manière dont les instances supranationales européennes vont sans aucun doute répondre à la récession par la fuite en avant vers plus d’intégration fédérale et d’autoritarisme.

Mais en réalité aucun des dirigeants européens n’est prêt à affronter ce qui pourrait devenir une crise des Gilets Jaunes à l’échelle de l’Union. Pour sa première sortie de président réélu, à Cergy-Pontoise, en banlieue parisienne, Emmanuel Macron a été la cible d’un jet de tomates. Mario Draghi est en train de devenir l’un des présidents du Conseil les plus haïs de l’histoire italienne, les manifestations se multiplient et il lui devient difficile de sortir dans les rues sans se faire insulter. 

Ce ne sont que les signes avant-coureurs du chaos à venir. 

Et nul ne sait dans quel état sera l’Union Européenne au début de l’hiver prochain, quand les besoins en chauffage augmenteront, avec une partie de la population écrasée par les factures énergétiques, l’inflation des prix de l’alimentation et la montée du chômage due aux faillites.

 

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