Les constats spécifiques de l’INSEE sur l’endettement public en 2021
Tout d’abord la charge du service de la dette augmente, ce que nous avions déjà mis en évidence avec les chiffres communiqués à Eurostat par l’INSEE en début de mois. Hors services d’intermédiation financière les charges d’intérêt augmentent toutes APU de 5,1 milliards d’euros passant de 29,6 milliards à 34,7 milliards d’euros entre 2020 et 2021 en comptabilité nationale.
S’agissant de l’Etat l’augmentation est encore plus sensible : « Malgré des taux d’intérêt qui demeurent historiquement bas, la charge d’intérêt de la dette [de l’Etat] a nettement augmenté en 201 (+5,5 milliards d’euros, soit +21,6%) en raison de l’augmentation de l’inflation qui joue fortement à la hausse sur la charge d’intérêt des titres de dette publique indexés. » Ce qui est vérifié par l’INSEE devrait l’être également en comptabilité budgétaire, mais il faudra attendre le rapport de la Cour des comptes sur Le budget de l’Etat en 2021, résultats et gestion – qui élections législatives obligent – n’a pas été encore rendu public.
L’augmentation de la dette à +164,9 milliards d’euros en 2021 est porté d’abord par celle de l’Etat (+144,9 milliards) et d’abord à long terme (+150,3 milliards en 2021, après +123,9 milliards en 2020). Les titres à court terme de l’Etat comme évoqué plus haut sont en repli (-6,2 milliards en 2021, après +54,7 milliards en 2020). « Par ailleurs, l’Etat augmente sa trésorerie (+4,7 milliards) mais diminue son encours de prêts accordés (-2,4 milliards) notamment en raison de la conversion du prêt Air France en instrument de capital pour 3 milliards d’euros. » (ce qui constitue une opération de capital qui n’impacte plus la dette publique (mais éventuellement la dette hors bilan)).
[...]
La dette de l’UNEDIC s’explique facilement par la poursuite en 2021 des mesures exceptionnelles relative au chômage (activité partielle etc.) ; en revanche pour les hôpitaux, on voit assez facilement les limites du Ségur de la Santé, puisqu’il n’y a pas de mesures susceptibles d’interdire la reconstitution d’une dette hospitalière conséquente à terme. En revanche l’AGIRC-ARRCO et la Cnaf réduiraient leur endettement de -1,8 milliard et de -0,8 milliard d’euros respectivement. Ces éléments d’information sont important car ils ne sont pas ventilés dans les comptes publiés par l’INSEE.