• : PRESSE INTERNATIONALE
  • PRESSE INTERNATIONALE
  • : #Presse #Géopolitique #Géostratégie - International PRESS Review - ОБЗОР МЕЖДУНАРОДНОЙ ПРЕССЫ - 国际新闻评论
  • Contact

suivez-nous aussi sur :

Rechercher

 

 

 

david MIEGE
EN VENTE CHEZ VOTRE LIBRAIRE PRÉFÉRÉ. PLUS DE 200 DESSINS SULFUREUX

 

 

26 juin 2022 21:32

La bataille du Donbass est entrée dans sa dernière phase. Il est de moins en moins probable que la guerre s'arrête immédiatement après. Kiéviens et Américains font tout pour convaincre la Russie que sa sécurité ne sera assurée que lorsqu'elle aura conquis l'ensemble du littoral ukrainien de la Mer Noire.

Cependant, ce dont l'Occident ne se rend pas compte, c'est du fait qu'il se déconsidère un peu plus chaque jour avec sa politique du pire. Le rejet dans le reste du monde est de plus en plus fort.

Nous assistons à une désaméricanisation du monde qui, d'ici dix ans, apparaîtra un tournant aussi majeur que la décolonisation des années 1950. De ce point de vue, le sommet des BRICS qui s'est tenu hier 23 juin sonne le glas du monde unipolaire.

La Bataille d’Ukraine: 

+ On remarque, selon la carte des incendies de la NASA, une baisse d’intensité des frappes d’artilleries ces deux derniers jours. De fait, les troupes russes avancent au Donbass. Et le ministère de la Défense russe a annoncé ce 24 juin que l’armée russe avait encerclé au moins 2000 soldats ukrainiens. 800 soldats Ukrainiens se sont rendus hier et aujourd’hui. Trois fois plus sont morts ou ont été gravement blessés au combat. 

Excellent papier de Guy Mettan ancien directeur de la Tribune de Genève, sur le très peu recommandable Vladimir Zelenski. J’en cite de longs extraits car c’est la meilleure synthèse de tout ce qui est paru depuis le début de la guerre pour rappeler, en vain, aux Occidentaux qui ils soutiennent (les sous-titres sont de moi)

” (…) On se rappelle qu’il a été élu avec le score canon de 73,2 % des voix en promettant de mettre fin à la corruption, de mener l’Ukraine sur le chemin du progrès et de la civilisation, et surtout de faire la paix avec les russophones du Donbass. Aussitôt élu, il va trahir toutes ses promesses avec un zèle si intempestif que sa cote de popularité tombera à 23 % en janvier 2022, au point de se faire distancer par ses deux principaux adversaires.

Aide aux oligarques ukrainiens pour piller le pays. Dès mai 2019, pour satisfaire ses sponsors oligarques, le nouvel élu lance un programme massif de privatisation du sol portant sur 40 millions d’hectares de bonnes terres agricoles sous prétexte que le moratoire sur la vente des terres aurait fait perdre des milliards de dollars au PIB du pays.

Dans la foulée des programmes de « décommunisation » et de « dérussification » entamés depuis le coup d’État pro-états-unien de février 2014, il lance une vaste opération de privatisation des biens d’État, d’austérité budgétaire, de dérégulation des lois sur le travail et de démantèlement des syndicats, ce qui fâche une majorité d’Ukrainiens qui n’avaient pas compris ce que leur candidat entendait par « progrès », « occidentalisation » et « normalisation » de l’économie ukrainienne. Dans un pays qui, en 2020, affichait un revenu par habitant de 3 726 dollars contre 10 126 dollars pour l’adversaire russe, alors qu’en 1991 le revenu moyen de l’Ukraine dépassait celui de la Russie, la comparaison n’est pas flatteuse. (…)

Bannissement de la langue russe.  Quant à la marche vers la civilisation, elle prendra la forme d’un autre décret qui, le 19 mai 2021, assure la domination de la langue ukrainienne et bannit le russe dans toutes les sphères de la vie publique, administrations, écoles et commerces, à la grande satisfaction des nationalistes et à la stupéfaction des russophones du sud-est du pays. (…

Enrichissement personnel. Le principal sponsor de Zelensky, Ihor Kolomoïsky, résident à Genève où il possède des bureaux luxueux avec vue sur la rade, n’est pas le moindre de ces oligarques qui profitent de la corruption ambiante : le 5 mars 2021, Anthony Blinken, qui ne pouvait sans doute pas faire autrement, annonçait que le département d’État avait bloqué ses avoirs et l’avait banni des États-Unis en raison « d’une implication pour fait significatif de corruption ». Il est vrai qu’on accusait Kolomoïsky d’avoir détourné 5,5 milliards de dollars de la banque publique Privatbank. Simple coïncidence, le bon Ihor était aussi le principal actionnaire du holding pétrolier Burisma qui employait le fils de Joe Biden, Hunter, pour un modeste dédommagement de 50 000 dollars par mois, et qui fait aujourd’hui l’objet d’une enquête du procureur du Delaware (c’est moi qui souligne). Sage précaution : Kolomoisky, devenu persona non grata en Israël et réfugié en Géorgie selon certains témoins, ne risque ainsi pas de venir témoigner à la barre.

C’est ce même Kolomoïsky, décidément incontournable dans cette Ukraine en route vers le progrès, qui a fait toute la carrière d’acteur de Zelensky et qu’on retrouve impliqué dans l’affaire des Pandora Papers révélée par la presse en octobre 2021. Ces papiers ont révélé que depuis 2012, la chaine de TV 1+1 appartenant au sulfureux oligarque avait versé pas moins de 40 millions de dollars à sa vedette Zelensky depuis 2012 et que ce dernier, peu avant d’être élu président et avec l’aide de sa garde rapprochée de Kryvyi Rih – les deux frères Shefir, dont l’un est l’auteur des scénarios de Zelenski et l’autre le chef du Service de sécurité d’État (SBU), et le producteur et propriétaire de leur société de production commune Kvartal 95 – avait prudemment transféré des sommes considérables sur des comptes offshore ouverts au nom de sa femme, tout en acquérant trois appartements non déclarés à Londres pour la somme de 7,5 millions de dollars.

Ce goût du « serviteur du peuple » (c’est le nom de sa série télévisée et de son parti politique) pour le confort non-prolétarien est confirmé par une photo brièvement apparue sur les réseaux sociaux et aussitôt effacée par les fact-checkers anti-complotistes, qui le montrait prenant ses aises dans un palace tropical à quelques dizaines de milliers de dollars la nuit alors qu’il était censé passer ses vacances d’hiver dans une modeste station de ski des Carpates. (…) 

Capitulation face aux néo-nazis. Il est certain qu’à titre personnel Zelensky n’a jamais été proche de l’idéologie néo-nazie ni même de l’extrême-droite nationaliste ukrainienne. Son ascendance juive, même si elle est relativement lointaine et n’a jamais été revendiquée avant février 2022, exclut bien évidemment tout antisémitisme de sa part. Ce rapprochement ne trahit donc pas une affinité mais relève de la banale raison d’État et d’un mélange bien compris de pragmatisme et d’instinct de survie physique et politique.

Il faut remonter à octobre 2019 pour comprendre la nature des relations entre Zelensky et l’extrême-droite. Et il faut comprendre que ces formations d’extrême-droite, même si elles ne pèsent que 2 % de l’électorat, représentent tout de même près d’un million de personnes très motivées et bien organisées et qui se répartissent dans de nombreux groupements et mouvements, dont le régiment Azov (cofondé et financé dès 2014 par Kolomoïsky, toujours lui !) n’est que le plus connu. Il faut lui ajouter les organisations Aïdar, Dnipro, Safari, Svoboda, Pravy Sektor, C14 et Corps national pour être complet.

C14, baptisé ainsi en raison du nombre de mots de la phrase du néonazi américain David Lane (« We must secure the existence of our people and a future for white children »), est l’un des moins connus à l’étranger mais les plus redoutés pour sa violence raciste en Ukraine. Tous ces groupements ont été plus ou moins fondus dans l’armée et la garde nationale ukrainiennes à l’initiative de leur animateur, l’ancien ministre de l’Intérieur Arsen Avakov, qui a régné sans partage sur l’appareil de sécurité ukrainien de 2014 à 2021. Ce sont eux que Zelensky appelle des « vétérans depuis l’automne 2019.

Quelques mois après son élection, le jeune président se rend en effet dans le Donbass pour tenter de réaliser sa promesse électorale et faire appliquer les accords de Minsk signés par son prédécesseur. Les forces d’extrême-droite, qui pilonnent les villes des Donetsk et Lougansk depuis 2014 au prix de dix mille morts, l’accueillent avec la plus grande circonspection car ils se méfient de ce président « pacifiste ». Ils mènent une campagne sans pitié contre la paix sous le slogan « Pas de capitulation ». Sur une vidéo, on voit un Zelensky blême les implorer : « Je suis le président de ce pays. J’ai 41 ans. Je ne suis pas un loser. Je viens vers vous et vous dis : retirez les armes. » La vidéo est lâchée sur les réseaux sociaux et Zelensky devient aussitôt la cible d’une campagne haineuse. C’en sera fait de ses velléités de paix et d’application des accords de Minsk. (…) 

Après son expédition ratée, en novembre 2019, il reçoit plusieurs leaders de l’extrême-droite, dont Yehven Taras, le chef du C14, tandis que son Premier ministre s’affiche aux côtés d’Andryi Medvedko, une figure néo-nazie soupçonnée de meurtre. Il soutient aussi le footballeur Zolzulya contre les fans espagnols qui l’accusent d’être un nazi à cause de son soutien proclamé à Stepan Bandera, le leader nationaliste qui a collaboré avec l’Allemagne nazie pendant la guerre (et avec la CIA après la guerre) et participé à l’Holocauste des Juifs.

Puis alliance avec eux. La collaboration avec les radicaux nationalistes est bien installée. En novembre de l’an dernier, Zelensky nomme l’ultra-nationaliste de Pravy Sektor Dmytro Yarosh conseiller spécial du commandant en chef de l’armée ukrainienne et, depuis février 2022, chef de l’Armée des volontaires qui fait régner la terreur à l’arrière. Au même moment, il nomme Oleksander Poklad, surnommé « l’étrangleur » en raison de son goût pour la torture, chef du contre-espionnage du SBU. En décembre, deux mois avant la guerre, c’est au tour d’un autre chef de Pravy Sektor, le commandant Dmytro Kotsuybaylo, d’être récompensé par le titre de « Héros de l’Ukraine » tandis que, une semaine après le début des hostilités, Zelensky fait remplacer le gouverneur régional d’Odessa par Maksym Marchenko, commandant du bataillon ultranationaliste Aïdar, celui-là même auprès duquel Bernard-Henri Lévy se fera une gloire de défiler.

Désir d’amadouer l’extrême-droite en lui confiant des postes ? Ultra-patriotisme partagé ? Ou simple convergence d’intérêt entre une droite néolibérale atlantiste et pro-occidentale et une extrême droite nationaliste qui rêve de casser du Russe et de « mener les races blanches du monde dans une croisade finale contre les Untermenschen guidés par les Sémites », selon les mots de l’ancien député Andryi Biletsky, chef du Corps national ? On ne sait trop, aucun journaliste ne s’étant hasardé à poser la question à Zelensky.

Destruction de l’opposition. Ce qui ne fait aucun doute en revanche, c’est la dérive de plus en plus autoritaire, voire criminelle, du régime ukrainien. (…) Car, pendant que les médias regardent ailleurs, c’est une vraie campagne d’intimidation, de kidnappings et d’exécutions que subissent les élus locaux et nationaux soupçonnés d’être des agents russes ou de connivence avec l’ennemi parce qu’ils veulent éviter une escalade du conflit.

« Un traitre de moins en Ukraine ! On l’a retrouvé tué et il a été jugé par le tribunal du peuple ! » C’est ainsi que le conseiller du ministre de l’Intérieur, Anton Gerashenko, a annoncé sur son compte Telegram le meurtre de Volodymyr Strok, maire et ancien député de la petite ville de Kremnina. Soupçonné d’avoir collaboré avec les Russes, il a été enlevé puis torturé avant d’être exécuté. Le 7 mars, c’est au tour du maire de Gostomel d’être tué parce qu’il avait voulu négocier un corridor humanitaire avec les militaires russes.

Le 24 mars, c’est le maire de Kupyansk qui demande à Zelensky de relâcher sa fille enlevée par les séides du SBU. Au même moment, un des négociateurs ukrainiens est retrouvé mort après avoir été accusé de trahison par les médias nationalistes. Pas moins de onze maires sont portés disparus à ce jour, y compris dans des régions jamais occupées par les Russes…

Mais la répression ne s’arrête pas là. Elle frappe les médias critiques, qui ont tous été fermés, et les partis d’opposition, qui ont tous été dissous.

En février 2021, Zelensky fait fermer trois chaînes d’opposition jugées pro-russes et censées appartenir à l’oligarque Viktor Medvedchuk, NewsOne, Zik et 112 Ukraine. Le département d’État salue cet attentat contre la liberté de la presse en déclarant que les États-Unis soutiennent les efforts ukrainiens pour contrer l’influence maligne de la Russie…

En janvier 2022, un mois avant la guerre, c’est au tour de la chaine Nash d’être fermée. Après le début de la guerre, le régime fait la chasse aux journalistes, blogueurs et commentateurs de gauche. Début avril, deux chaînes de droite sont également touchées. Channel 5 et Pryamiy. Un décret présidentiel oblige toutes les chaines à diffuser un seul et unique son de cloche, pro-gouvernemental bien sûr. Récemment la chasse aux sorcières s’est même étendue au blogueur critique le plus populaire du pays, le Navalny ukrainien, Anatoliy Shariy, qui été arrêté le 4 mai dernier par les autorités espagnoles à la demande de la police politique ukrainienne. Des attaques contre la presse au moins équivalentes à celles de l’autocrate Poutine, mais dont on n’a jamais entendu parler dans les médias occidentaux…

La purge a été encore plus sévère pour les partis politiques. Elle a décimé les principaux opposants de Zelensky. Au printemps 2021, le domicile du principal d’entre eux, Medvedchuk, réputé proche de Poutine, est saccagé et son propriétaire placé en résidence surveillée. Le 12 avril dernier, le député oligarque a été interné de force dans un lieu tenu secret, visiblement drogué, privé de visites avant d’être exhibé à la TV et proposé en échange de la libération des défenseurs d’Azovstal, au mépris de toutes les conventions de Genève. Ses avocats, menacés, ont dû renoncer à le défendre au profit d’un proche des services.

En décembre dernier, c’est Petro Porochenko, qui remontait dans les sondages, qui a été accusé de trahison. Le 20 décembre 2021 à 15 h 07, on pouvait lire sur le site officiel du SBU qu’il était suspect d’avoir commis des crimes de trahison et de soutien à des activités terroristes. L’ancien président, qui était pourtant un antirusse forcené, se voyait reprocher « d’avoir rendu l’Ukraine énergétiquement dépendante de la Russie et des leaders des pseudo-Républiques sous contrôle russe. »

Le 3 mars dernier, ce sont les activistes de la Gauche Lizvizia qui subissent un raid du SBU et sont emprisonnés par douzaines. Puis le 19 mars, la répression frappe l’ensemble de la gauche ukrainienne. Par décret, onze partis de gauche sont interdits, soit le Parti pour la vie, l’Opposition de gauche, le Parti socialiste progressiste d’Ukraine, le Parti socialiste d’Ukraine, l’Union des forces de gauche, les Socialistes, le Parti Sharyi, Les Nôtres, le Bloc d’opposition, le Bloc Volodymyr Saldo.

D’autres activistes, blogueurs et défenseurs des droits de l’Homme sont arrêtés et torturés, le journaliste Yan Taksyur, l’activiste Elena Brezhnaya, le boxeur de MMA Maxim Ryndovskiy ou encore l’avocate Elena Viacheslavova, dont le père était mort carbonisé dans le pogrom du 2 mai 2014 à la Maison des syndicats d’Odessa.

Pour compléter cette liste, on mentionnera encore ces hommes et ces femmes déshabillés et fouettés en public par les nationalistes dans les rues de Kiev, ces prisonniers russes battus et dont on tirait dans les jambes avant de les exécuter, ce soldat à qui on avait percé un œil avant de le tuer, ces membres de la Légion géorgienne qui ont exécuté des prisonniers russes dans un village près de Kiev tandis que leur chef se vantait de ne jamais faire de prisonnier. Sur la chaine Ukraine 24, c’est le chef du service médical de l’armée qui indique avoir donné l’ordre « de castrer tous les hommes russes parce qu’ils sont des sous-hommes pires que des cafards. » Enfin, l’Ukraine recourt massivement à la technologie de reconnaissance faciale de la société Clearview afin d’identifier les morts russes et de diffuser leurs photos sur les réseaux sociaux russes en les tournant en ridicule…

Les populations de l'Union Européenne sont beaucoup plus raisonnables que leur gouvernements et veulent une solution négociée au conflit entre la Russie et l'Ukraine

Le sondage publié par l’ECFR le 15 juin dernier est très instructif sur l’état de l’opinion européenne: “En théorie, tous les gouvernements européens s’accordent à dire que c’est aux Ukrainiens de décider quand arrêter la guerre et de convenir de la forme de la paix. Mais de nettes divisions apparaissent dans le sondage lorsque les électeurs choisissent si l’Europe doit chercher à mettre fin à la guerre dès que possible – même si cela implique que l’Ukraine fasse des concessions – ou si l’objectif le plus important est de punir la Russie pour son agression et de restaurer l’intégrité territoriale de l’Ukraine – même si cette voie mène à un conflit prolongé et à davantage de souffrances humaines.

Ces résultats placent les Européens dans deux groupes opposés : un camp de la paix et un camp de la justice. Les partisans du camp de la paix veulent la paix maintenant, même au prix de concessions ukrainiennes à la Russie. Le camp de la justice estime que seule une défaite claire de la Russie peut apporter la paix. Cette division traverse de nombreux pays – et entre eux. (…)

Dans les dix pays étudiés, un tiers (35 %) des personnes interrogées se situent dans le camp de la paix et un cinquième (22 %) dans le camp de la justice. Un autre cinquième (20 %) refuse de choisir entre Paix et Justice, mais soutient largement les actions de l’UE en réponse à la guerre de la Russie en Ukraine. Les membres de ce groupe oscillant partagent les sentiments anti-russes du camp de la justice, mais s’inquiètent également d’une escalade – comme le camp de la paix“.

Le camp de la paix est à 41% en France, 49% en Allemagne et 52% en Italie! Autant dire que lorsque Manu, Olaf et Mario ont pris le train pour Kiev, afin d’afficher un soutien à Zelenski, ils sont allés contre leur propre opinion publique. On objectera qu’ils ont demandé à Zelenski de reprendre des négociations avec les Russes. Mais ils l’ont fait timidement et tout en affirmant que l’Ukraine devait gagner la guerre. 

Le cas de l’Allemagne est peut-être le plus emblématique puisque ce pays est en train de détruire sa propre économie alors que le Chancelier Scholz aurait une majorité autour d’une position modérée et négociatrice:  

Son propre parti est à 55% en faveur d’une position négociée; les Verts le sont à plus du tiers ! Notons aussi que la première force d’opposition, la CDU, est à 43% (au-dessus de la moyenne française) à ranger dans le camp de la paix. 

Le gouvernement allemand va non seulement contre les intérêts de l’Allemagne mais contre une moitié de l’opinion publique (à laquelle il faut ajouter 14% d’hésitants). L’attitude du gouvernement allemand revient à défendre le point de vue de moins de 20% des Allemands! Cela n’empêche pas le gouvernement allemand de parler d’une nationalisation de la partie de Nordstream 2 qui se trouve sur le territoire allemand! 

La défaite de l'Occident sera aussi morale

Le géopolitiste brésilien Lucas Leiroz commente les promesses d’envoi d’armes à la Moldavie faits par la France et la Grande-Bretagne: “L’Occident favorise les situations d’instabilité en propageant de faux récits dans le but de réagir à des menaces inexistantes. Rien ne prouve que la Russie attaquera la Moldavie, étant donné que l’opération actuelle en Ukraine a pour but très clair de neutraliser militairement Kiev, et non d’être un projet d’expansionnisme militaire régional de la part de Moscou. Ainsi, en recevant des armes pour soi-disant “se protéger de la Russie”, c’est la Moldavie, et non la Russie, qui devient la menace pour la sécurité régionale, car elle choisit de fonctionner comme une base militaire pro-occidentale.

Plus encore, l’Occident ignore complètement la menace qu’une militarisation à grande échelle de la Moldavie pourrait faire peser sur la population de Transnistrie. Lors du conflit de 1990-1992, les violations des droits de l’homme et les crimes de guerre commis par des agents moldaves dans les combats urbains contre les forces transnistriennes ont choqué le monde entier et depuis lors, bien qu’il s’agisse d’un “conflit gelé”, le gouvernement moldave a manifesté à plusieurs reprises son intérêt pour la reprise du contrôle total de la région. Avec ces nouvelles armes, le risque d’une escalade dans ce conflit déjà paralysé augmente, ce qui inquiète évidemment la Russie, étant donné que Moscou maintient des troupes de maintien de la paix en Transnistrie.

La meilleure chose à faire pour la Moldavie est de rejeter l’alarmisme anti-russe de l’OTAN et de respecter sa neutralité d’État, institutionnalisée dans la constitution du pays, en évitant de s’impliquer dans des conflits inutiles au nom d’intérêts étrangers.

On sait maintenant qu’à la fin de la bataille de Marioupol des troupes ukrainiennes ont mis le feu à des silos de grain. 50 000 tonnes ont été détruites. 

L’ancien président russe, Dimitri Medvedev, en a profité pour s’étonner que Madame Baebock, ministre allemande des Affaires étrangères, accuse la Russie de vouloir affamer le monde:Il est évidemment surprenant d’entendre ces propos de la part de responsables dont le pays a maintenu le siège de Leningrad pendant 900 jours, au cours desquels près de 700 000 personnes sont mortes de faim”. Et on pourrait ajouter alors que l’Allemagne nazie a mis en place un véritable plan de famine en URSS, aboutissant à la mort de plusieurs millions de Soviétiques (dont 2 millions de prisonniers de guerre entre juin 1941 et juin 1942)

 

Le sommet des BRICS de 2022 sonne le glas du monde américano-centré

Un commentaire intéressant du communiqué final du sommet des BRICS par Paul Antonopoulos sur Infobrics

Les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud se sont réunis le 23 juin dans le cadre du sommet des BRICS, dans un contexte de bouleversements majeurs de l’ordre géopolitique et économique à la suite de l’opération militaire russe en Ukraine et des sanctions occidentales qui en ont résulté. Le sommet s’est tenu dans un format virtuel pour la troisième année consécutive en raison de la pandémie de COVID-19 et des tensions géopolitiques qui exigent que les dirigeants soient proches de chez eux.

Comme les nations BRICS ont une population combinée de 3,23 milliards d’habitants et un PIB combiné de plus de 23 000 milliards de dollars, elles offrent le bloc le plus puissant pour rivaliser et/ou défier la domination mondiale de l’Occident. Un tel défi n’est bien sûr pas dans le domaine militaire, car les BRICS sont un bloc économique, ce qui signifie que les discussions autour de la guerre en Ukraine ne portaient pas sur un front unifié de soutien à Moscou, mais plutôt sur la façon dont les sanctions occidentales contre la Russie rendent nécessaire la mise en place immédiate d’un modèle et d’un ordre économiques mondiaux alternatifs.

“Nous avons discuté de la situation en Ukraine et nous rappelons nos positions nationales telles qu’elles ont été exprimées dans les forums appropriés, à savoir le CSNU [Conseil de sécurité des Nations unies] et l’AGNU [Assemblée générale des Nations unies]. Nous soutenons les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine”, indique la déclaration conjointe des dirigeants des BRICS. “Nous convenons de continuer à approfondir la coopération en matière de concurrence entre les pays BRICS et de créer un environnement de marché de concurrence équitable pour la coopération économique et commerciale internationale.”

S’agissant de la question du Conseil de sécurité des Nations unies, la nécessité d’une “réforme globale […] en vue de le rendre plus représentatif, efficace et efficient, et d’accroître la représentation des pays en développement afin qu’il puisse répondre de manière adéquate aux défis mondiaux” a été réaffirmée.

Les membres permanents du CSNU sont la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis, ce qui exclut tout pays d’Amérique latine ou d’Afrique, ainsi que l’Inde, pourtant deuxième pays le plus peuplé du monde, dont l’économie est plus importante que celle de la France et dont l’armée est plus puissante que celle de la France et du Royaume-Uni. Ainsi, le CSNU est déséquilibré, ce qui rend la réforme d’autant plus importante. (C’est moi qui souligne)

La mise en œuvre d’un programme de développement durable à l’horizon 2030 est également présente dans le contexte de la déclaration finale du XIVe sommet des BRICS. Les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud ont souligné que la communauté internationale devait accorder une plus grande importance aux questions de développement et intensifier les partenariats mondiaux.

La déclaration commune encourage “le soutien financier et le transfert de technologies vers les pays en développement”, ajoutant que “les percées dans les applications des technologies numériques, telles que le Big Data et l’intelligence artificielle (IA), peuvent jouer un rôle important en faveur du développement durable.” Pour ce faire, il est nécessaire de renforcer la participation des pays les plus pauvres et des marchés émergents “dans les processus et structures de prise de décision au niveau mondial et de mieux l’adapter aux réalités contemporaines.”

L’Afrique est particulièrement mise en avant dans cette proposition de processus, car sa population et ses marchés connaissent l’une des croissances les plus rapides au monde. Les Nations unies estiment que plus de la moitié de la croissance démographique mondiale au cours des trente prochaines années se produira en Afrique, suivie de l’Asie, avec une augmentation prévue d’environ un milliard de personnes d’ici 2050. En revanche, les taux de fécondité sont actuellement inférieurs au seuil de remplacement de la population en Europe, et ce depuis plusieurs décennies.

La déclaration a également souligné l’importance des conventions contre le terrorisme biochimique et chimique. Bien qu’il ne mentionne pas directement les laboratoires biologiques américains en Ukraine, le document appelle à “finaliser et adopter rapidement la Convention globale sur le terrorisme international dans le cadre des Nations unies et à lancer des négociations multilatérales sur une convention internationale pour la suppression des actes de terrorisme chimique et biologique.”

“Nous appelons à renforcer le système de contrôle des armements, de désarmement et de non-prolifération, y compris la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction (BTWC) et la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction (CWC), et à préserver leur intégrité et leur efficacité pour maintenir la stabilité mondiale et la paix et la sécurité internationales”, ajoute la déclaration.

En outre, les dirigeants des BRICS ont exprimé une nouvelle fois leur engagement en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires. Cette déclaration comporte un élément géopolitique, car elle signale aux États-Unis, au Royaume-Uni et à la France, qui sont dotés d’armes nucléaires, que les BRICS n’ont aucune intention de déclencher une guerre nucléaire ou une course aux armements.

La prévention d’une course aux armements dans l’espace a également été mentionnée par les dirigeants des BRICS, qui ont souligné leur “soutien à la garantie de la durabilité à long terme des activités spatiales et à la prévention d’une course aux armements dans l’espace (PAROS) et de sa militarisation, notamment par le biais de négociations visant à adopter un instrument multilatéral juridiquement contraignant”.

En mettant l’accent sur les points de coopération, une plus grande représentation au niveau le plus élevé de la gouvernance mondiale, et en insistant sur un monde sans nucléaire et un espace extra-atmosphérique sans armes, le sommet 2022 des BRICS était plus important que jamais compte tenu du contexte de la guerre en Ukraine. L’ordre géopolitique et économique évoluant rapidement, en insistant sur un plus grand équilibre mondial, les pays en développement seront plus enclins à un changement du système mondial s’ils sont mieux représentés et développés par rapport à la situation actuelle. De cette manière, les résultats de ce sommet des BRICS sont peut-être les plus importants de son histoire.

La défaite stratégique de l’Union Européenne: “La Russie a expédié 3,55 millions de barils de pétrole par jour au cours de la semaine se terminant le 10 juin. Environ 50 % de ces expéditions, soit 1,878 million de barils de pétrole, étaient destinées à l’Asie, selon Bloomberg, qui cite les données de suivi des navires commerciaux. Il s’agit d’une augmentation par rapport aux moins de 40 % des exportations au cours des semaines précédant l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février.

Alors que les importations de la Chine en provenance de Russie sont restées constantes, les achats de l’Inde ont augmenté de manière significative, selon le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), un organisme de recherche indépendant. Dans les 100 premiers jours qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les achats de brut russe par l’Inde sont passés de 1 % à 18 % des exportations en valeur, écrit le CREA dans un rapport”.

+ Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont eu beau faire pression sur les chefs d’Etat africains depuis deux mois, seuls 4 chefs d’Etat des 51 que compte l’Union Africaine ont accepté de participer à une visioconférence avec Vladimir Zelenski. Le président du Sénégal, Macky Sall, le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, et le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso ainsi que Mohamed al-Menfi, le chef du Conseil présidentiel libyen; et en plus le Tchadien Moussa Faki Mahamat, actuel président de la Commission de l’Union Africaine. 

Le duc de Richelieu (1766-1822), gouverneur de la Nouvelle Russie de 1803 à 1814, a sa statue à Odessa face au port

 

source

Partager cet article

Repost0