Baisser les taxes sur le carburant ? Le gouvernement français nous dit que c’est impossible et préfère accorder une subvention de 15 centimes par litre.
Pourtant l’Allemagne, dirigée par une coalition comprenant les sociaux-démocrates et les écologistes, vient de décider d’appliquer une diminution des taxes sur l’essence et le diesel.
Ainsi, sans impacter les stations-services et sans alimenter l’inflation comme en France, le prix de l’essence a baissé en Allemagne d’environ 30 à 35 centimes par litre, et celui du diesel de 14 à 17 centimes. Le club d’automobilistes ADAC a constaté que les prix sont redescendus sous les deux euros le litre dans de nombreuses stations à travers tout le pays.
L’Allemagne est l’un des pays européens qui taxait le plus les carburants. Selon les calculs de l’IREF, fin 2018, le taux réel de taxes sur le sans-plomb 95 était de 143,87 % et de 100,12 % sur le diesel. Si cela reste inférieur aux taux français (157,19 % pour le super SP95 et 130,93 % pour le gazole), c’est un changement radical de politique. D’autant plus qu’il est amorcé alors que des écologistes sont membres du gouvernement fédéral.
L’Allemagne n’est pas le seul pays à avoir baissé les taxes sur l’essence. Dès le début du mois de février, la Pologne a appliqué une réduction de la TVA, de 23 à 8 %, sur les carburants, ce qui a réduit le coût à la pompe de manière très sensible.
Une baisse des taxes est la seule mesure efficace pour endiguer l’augmentation des prix à la pompe. C’est aussi une mesure d’égalité réelle, car elle profite à tous. Mais le gouvernement français, intoxiqué à l’égalitarisme et à la dépense publique, et ne souhaitant pas se priver de la manne financière que représente les taxes sur les produits pétroliers, ne semble pas prêt à engager une telle mesure.