Non, la canicule n’est pas née au XXIe siècle. Les premières données chiffrées attestant d’épisodes de fortes chaleurs et d’incendies remontent en France au XVIIe siècle.
En 1636, le pays affronte « un effroyable harassement de chaleur » causant une forte épidémie de dysenterie, conséquence de la baisse puis de la contamination des cours d’eau dont résulte alors une mortalité exponentielle.
Quelques années plus tard, Madame de Sévigné constate dans une lettre à sa fille datée du 24 juillet 1675 : « Nous apercevions comme vous que le procédé du soleil et de saisons étoit changé ».
Dans un rapport récent, le Sénat rappelle les « 500 000 morts lors de l’été 1636 ou de l’été 1705, 700 000 lors des canicules estivales de 1718-1719 », alors que la Seine atteint son plus bas niveau historique. La sécheresse qui sévit dans tout le pays entraîne de nouveaux épisodes de dysenterie et une très forte hausse de la mortalité infantile.
C’est à ce moment qu’est mise en place l’échelle du pont de la Tournelle, à hauteur des basses eaux de l’été 1719. D’autres étés, ensuite, ont fait un grand nombre de victimes : environ 200 000 en 1747, autant en 1770.
En 1788, les conséquences de la canicule sur les récoltes ont contribué à attiser la colère révolutionnaire. Au XIXe siècle, les grandes chaleurs de 1846 et 1859 ont aussi beaucoup fait souffrir les populations.
Au XXème siècle, la France a connu une canicule particulièrement meurtrière en 1911, et d’autres très sévères en 1976, en 1983, 2003 : on ne compte plus les épisodes de sécheresse, qui, l’histoire nous le montre, ne touchent pas uniquement notre génération.