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david MIEGE
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2 septembre 2022 10:17

C’est tout sauf une surprise, la technique est bien connue dans le milieu de l’agroalimentaire : la « Shrinkflation » est bien arrivée en France. L’émission « Complément d’Enquête » du 1er septembre 2022 l’a mise en avant, avec l’aide de l’ONG Foodwatch, et épingle six grandes marques parmi lesquelles Lindt ou encore l’eau Salvetat. Mais comment s’en protéger ?

Shrinkflation : quand le prix du produit évolue peu… car il y en a moins dans la boîte

Le terme « shrinkflation » est un néologisme composé de l’anglais « shrink », « rétrécir, réduire », et de la fin du terme « inflation ». En français, il se traduit parfois par « réduflation », créé sur le même principe. Méconnu du grand public, ce terme a été mis en avant par l’émission « Complément d’Enquête » diffusée sur France 2 le 1er septembre 2022.

La shrinkflation, c’est assez simple : l’idée est d’augmenter de manière importante le prix d’un produit sans que le consommateur ne le remarque, notamment sur l’étiquette de prix affichée dans les rayons. Et pour ce faire, le producteur va tout bêtement réduire la quantité de produit présent dans l’emballage.

C’est ainsi que, selon Foodwatch, Lindt a baissé la quantité de chocolats « Pyrénéens » pour son format le plus vendu : le nombre de bouchées est passé de 30 à 24, soit six bouchées de moins, entre 2020 et 2022. Le prix affiché en rayon, lui, a augmenté de seulement 4%, soit de quelques centimes. Mais lorsque Foodwatch a comparé le prix au kilo chez le distributeur Carrefour entre 2020 et 2022, l’augmentation est bien plus nette : 30% soit… près de 5 fois plus élevée que l’inflation annuelle enregistrée en août 2022 (5,8%).

La shrinkflation est totalement légale

Le même principe a été utilisé, selon Foodwatch et Complément d’Enquête, sur l’eau en bouteille Salvetat, propriété du géant Danone. La bouteille a été réduite de 1,25 à 1,15 litre en 2020, souligne le reportage. Le prix affiché en rayon augmente de 5%, tandis que le prix au kilo, chez Intermarché, grimpe de 15%. Mais le consommateur ne va pas forcément s’en rendre compte.

Décriée, et utilisée tout particulièrement en période de forte hausse des prix à la consommation, comme c’est le cas cette année 2022, la shrinkflation est totalement légale : le producteur a le droit de choisir librement ses prix et la quantité de produit présente dans ses paquets. Tant que le prix au kilo et le prix affiché dans les rayons sont mis à jour et conformes, c’est juste une simple application des lois du marché. Aucune obligation d’information du consommateur n’est prévue lors de ce type de changements, et c’est là la critique qu’est faite à cette pratique. Le fromage Kiri, le sucre Saint Louis, le sirop Teisseire… autant de marques que Foodwatch épingle pour avoir pratiqué la shrinkflation. Et sans aucun doute, elles n’en sont qu’une infime partie.

Comment se protéger de la shrinkflation lors des courses ?

L’industrie agroalimentaire compte sur le fait que les consommateurs ont peu tendance à regarder le prix au kilo lorsqu’ils font leurs achats. C’était déjà le cas avant la tendance inflationniste de ces derniers mois : certains paquets présentés comme « économiques » ou « familiaux » avaient, en réalité, un prix au kilo supérieur à celui du paquet individuel… pour le même produit. Une pratique habituelle, régulièrement pointée du doigt mais totalement légale.

Ces paquets faussement promotionnels associés, désormais, à la shrinkflation permettent aux marques de ne pas afficher des hausses de prix conséquentes qui pourraient faire peur aux consommateurs. Heureusement, il y a une donnée sur laquelle les industriels ne peuvent pas agir : le prix au kilo.

 

Les consommateurs ont donc tout intérêt à comparer le prix au kilo entre des produits similaires et même entre divers formats du même produit afin de prendre une décision éclairée. S’il est difficile voire impossible de se souvenir du prix au kilo du produit en 2019 et donc faire une réelle comparaison, cette information permettra au moins d’aiguiller les achats.

De quoi potentiellement faire quelques économies ou limiter un peu la hausse du coût des courses qui vont augmenter quoi qu’il arrive ; selon l’Insee, en août 2022 sur un an, les prix de l’alimentation ont augmenté de 7,7% : 3% pour les produits frais et 8,5% pour « l’autre alimentation ».

 

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