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david MIEGE
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5 septembre 2022 12:16

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En un an, le voisinage tranquille de ce quartier résidentiel s’est transformé en un bloc d’inquiétudes. De son étroite fenêtre, chacun peut assister, impuissant, aux scènes quotidiennes toujours plus violentes. «Un père de famille de 35 ans, qui les avait regardés un soir de travers, a été fracassé en rentrant chez lui. Ils se sont déchaînés avec des coups de pied. Il était plein de bleus sur le visage et il n’a pas voulu porter plainte, de peur des représailles», raconte Anne-Marie. «Un autre est descendu un soir où il avait trop bu et on a tout entendu: les coups et les insultes. C’était horrible, personne n’est intervenu.» La gangrène est là.

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Guillaume Richard, conseiller municipal de l’opposition, avance le chiffre inquiétant d’une multiplication par 1,8 des agressions sexuelles en un an et demi dans l’agglomération nantaise. Quasi doublé. Pour cet élu LR, la politique d’accueil des migrants de la maire socialiste, en 2018, est en cause: «Johanna Rolland a fait du zèle en ouvrant les bras aux migrants sans allouer aucun moyen à leur accueil. Ils ont été 700 hommes de moins de 30 ans, parqués plusieurs mois dans un gymnase. Ça a eu l’effet d’une bombe.

Maintenant, c’est beaucoup trop tard.» La sénatrice (LR) Laurence Garnier partage son constat et dénonce également la complaisance de l’équipe en place vis-à-vis des zadistes de Notre-Dame-des-Landes et des manifestants-casseurs qui ont, chaque samedi, troublé l’ordre public dans le centre-ville ces derniers mois sans susciter de vive réaction de la part des pouvoirs publics: «C’est ce manque de courage qui fait qu’on crève aujourd’hui», s’étrangle la quarantenaire.

«Nantes est gangrenée de squats. On est guetté dans la rue. Une mauvaise rencontre, ce n’est pas un coup de pas de bol, c’est l’effet de réseaux organisés.»
 Le centre-ville de Nantes, autrefois havre de paix et de tranquillité, est devenu un repaire de trafics et d’errances, visible à l’œil nu.

Punks à chiens, groupes de «blédards» avec une sacoche en bandoulière, pickpockets à pied ou à vélo, camés à l’œil vitreux, la promenade autour du château des Ducs de Bretagne peut aisément virer au cauchemar, surtout après 20 heures. Sous les préaux ou dans les ruelles mal éclairées, les exactions et les deals se multiplient. 

«On constate une recrudescence d’armes blanches pour menacer les gens», concède l’adjoint au maire. «Une bonne partie de cette délinquance nouvelle est de subsistance, la plupart du temps émanant de jeunes qui sont sur un parcours migratoire, sans possibilité d’obtenir une régularisation.»

En plein après-midi, dans l’artère la plus passante de la ville, à la croisée des tramways, station Commerce, tandis que les passants et les touristes poursuivent leur promenade, une vingtaine d’hommes en uniforme resserrent leur filet et interceptent quatre gaillards qu’ils menottent aussitôt.

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«Pendant le confinement, nous nous sommes, par groupe de douze, initiés à l’autodéfense», raconte Olivia Delezinier, propriétaire d’un restaurant bien placé dans le centre, toujours aux aguets pour éviter à ses clients ou à ses serveurs une déconvenue. «Je suis dégoûtée de voir à quel point ces jeunes d’à peine 16 ans, les yeux rouges, qui ne parlent même pas le français, viennent f… la m…

Je crois qu’on est tous à cran, qu’on les attend. Riverains, commerçants, on est prêts au combat», explique cette brune robuste et souriante. «Le soir, quand je pars, j’ai toujours une clé serrée entre mes doigts et un porte-clés sirène à 140 décibels.»

Travaillant depuis onze ans dans le monde de la nuit, agent de sécurité dans un bar, Guillaume a cofondé l’association S2N (Sécurité nocturne Nantes), devenue référente sur ces sujets et qui rassemble un millier de commerçants. «La situation est dramatique.

Les policiers sont découragés, ils voient ressortir deux jours plus tard ceux qu’ils ont réussi à mettre sous les verrous. La justice est débordée. Les prisons sont saturées.

Dans les rues, on les voit, les délinquants n’ont plus peur de personne, et encore moins des policiers. C’est devenu Bagdad. On recommande aux victimes de lâcher leur portable. Ça ne vaut pas le coup de recevoir un coup de couteau pour un téléphone.»

(…)

Le Figaro

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