À l'Assemblée, ce mardi 11 octobre, le ministre de la Transition écologique a confirmé que des rencontres avaient bien eu lieu au sommet de l'État pour discuter de la possibilité d'échanger de l'eau douce française contre des hydrocarbures étrangers.
Fin septembre, Marianne révélait l'existence d'un projet sulfureux, discuté depuis plusieurs mois dans les arcanes du pouvoir. Son principe pouvait être résumé ainsi : la France aurait échangé de l'eau douce contre des hydrocarbures étrangers. Son existence a été confirmée à l'Assemblée, ce mardi 11 octobre, par Christophe Béchu. Il était interrogé sur ce point par le député Gabriel Amard (LFI).
MARCHANDISATION DE L'EAU
En mars et en juin dernier, deux réunions se sont tenues pour discuter de ce plan. En clair, deux intermédiaires, Xavier Houzel et Claude Rouy, suggéraient au gouvernement d'utiliser l'eau provenant de la centrale hydroélectrique de Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône) pour l'échanger contre du pétrole. Ceux-ci rappelaient que l'usine électrique ne peut turbiner qu'à la moitié de sa capacité.
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Lors de sa conception, dans les années 1960, les ingénieurs avaient mal estimé les conséquences qu'auraient les rejets d'eau douce dans l'étang de Berre qui jouxte la centrale hydroélectrique. Cet étang est en effet constitué d'eau salée. Pour le préserver, l'Union européenne a fini par condamner EDF à réduire le débit de la centrale de Saint-Chamas en 2006.
En conséquence, 700 GW de puissance électrique sont inexploités, en pleine crise énergétique. Les porteurs du projet proposaient au gouvernement de remédier à cette situation en acheminant l'eau potable rejetée par la centrale à l'étranger, en échange d'hydrocarbures. Cette manœuvre posait toutefois un épineux problème moral puisque cela revient à attribuer une valeur marchande à l'eau...