Les États-Unis sont au bord d’un gouffre économique et politique qui pourrait plonger le monde entier dans la crise, a déclaré l’économiste français Jacques Attali.
Alors que l’inflation continue de faire des ravages en Occident, la crise économique n’en est qu’à son début, a affirmé l’économiste français Jacques Attali sur son blog.
L’ancien conseiller du Président François Mitterrand pointe en particulier du doigt les États-Unis, dont l’économie est selon lui arrivée à un point de non-retour.
🔸"Une immense crise financière menace. À moins d’agir vite, elle frappera, probablement au cours de l’été 2023 […] La situation mondiale ne tient aujourd’hui que par la force du dollar, lui-même légitimé par la puissance économique, militaire et politique des États-Unis, qui restent le premier refuge des capitaux du monde. Or ils sont aujourd’hui menacés par une très grave crise budgétaire, financière, climatique et politique", explique-t-il ainsi.
Jacques Attali rappelle que la dette publique américaine a atteint les 120% du PIB. Le Trésor américain a atteint les limites d’emprunt qu’il s’était fixé, ce qui risque d’avoir des conséquences sur de nombreux secteurs étatiques. Les salaires des fonctionnaires et de l’armée ont déjà du mal à être payés, explique l’économiste, qui rappelle que la Maison-Blanche craint des "coupes dévastatrices" à venir, déjà proposées par certains Républicains.
À cela s’ajoute un "climat révolutionnaire", qui pourrait même mener certains États américains à faire sécession vis-à-vis de Washington, souligne encore l’économiste français.
Jeu de dominos
Une crise américaine aurait inévitablement des conséquences à l’international, affirme encore Jacques Attali. L’Europe, déjà mise à mal par la pandémie et les conséquences du conflit ukrainien, aurait tout à y perdre. Perdre le marché américain serait un gros coup sur la tête des Vingt-Sept, explique ainsi l’économiste.
La Chine aussi serait touchée, alors que la Russie pourrait tirer son épingle du jeu.
🔸"Le reste du monde souffrirait terriblement d’une telle crise ; l’Europe, elle-même terriblement endettée, plongerait dans une récession, perdant des marchés d’exportation sans que sa demande intérieure ne puisse prendre le relais […] Seule la Russie, qui n’a plus rien à perdre, aurait à y gagner", écrit ainsi Jacques Attali sur son blog.
L’économiste doute que la croissance américaine puisse enrayer la machine, alors qu’une nouvelle hausse du plafond de la dette, « don’t personne ne veut », ne ferait que repousser l’échéance.
Début janvier, la Banque mondiale avait pour sa part averti d’une stagnation économique à venir dans les pays en développement. Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, la croissance devrait ainsi ralentir à 3,5% cette année et à 2,7% en 2024.
t.me/russiejournal