Perçue comme proche de la nôtre, la société musulmane nord-africaine « modérée », dont il est souvent question aujourd’hui en France, veut se donner une apparence plus occidentale qu’occidentale par ses comportements consuméristes et sociaux.
Cela se vérifie par une posture de circonstance, affichée par ses ressortissants – dirigeants, intellectuels, professionnels de toute sorte – et leurs épouses qui, si elles ne travaillent pas, sont des adeptes inconditionnelles du shopping, de la vie sociale et des activités culturelles partout où on les croise. Beaucoup ressemblent en cela aux femmes libres qu’elles côtoient avec, semble-t-il, la bénédiction des hommes de leur entourage…
Pourtant, ces derniers usent d’un double langage, selon qu’il s’agisse de la femme en général – qu’ils disent défendre dans leurs discours trompeurs de modernité – et de la liberté de celles de leur entourage proche, mère, sœurs, filles ou cousines…
Chez ces hommes – musulmans – « proches » de l’Europe, affirmant pratiquer un islam « modéré » (l’islam « radical », issu du même Livre, étant celui pratiqué par les barbares de l’État islamique ), il existe une forme de charia que, par opposition à la charia « dure » et stricte du Coran, nous pourrions qualifier de « douce » – (culturelle et sociale, tout aussi violente mais physiquement non létale).
C’est l’une des composantes du paradigme de cette culture modelée par la religion depuis la colonisation des terres amazighs par les musulmans il y a quatorze siècles. Cette charia « douce », est soigneusement entretenue et maintenue au premier plan par cette majorité d’hommes à différents étages de la société, même les plus élevés, autant à l’étranger que dans leurs pays d’origine.
Elle offre une image trompeuse de l’ouverture d’esprit et des mœurs affichées. En réalité, la majorité de ces hommes observe un strict respect des dogmes issus de la religion avec pour effet d’interdire toute vraie liberté, morale, physique et sociale aux femmes de leur entourage et elle obère significativement, dans les faits, la possibilité d’une mixité réelle, sincère et assumée, en Occident, dans les deux sens, entre ces deux cultures… Charia « modérée » ou « douce » en quelque sorte, bien éloignée de notre culture judéo-chrétienne qui a fait, sur ce point, son aggiornamento depuis longtemps.
Dans ces sociétés, une femme célibataire « libre » ou redevenue telle par veuvage ou divorce, si elle n’est pas animée d’un grand courage moral, n’aura aucune chance de s’opposer à la volonté de son entourage masculin – le père, le frère, le fils, le cousin, voire le voisin, membres omnipotents de l’entourage.
Elle restera, dès lors, confinée dans ce rôle de femme soumise, imposé par l’influence récurrente de la religion dans la construction et le développement socio-culturels. Cela reste vrai, même si elle est engagée dans une véritable et sincère quête identitaire universelle pour tenter de s’en échapper.
LU SUR : http://www.bvoltaire.fr/jeanlouischollet/ceux-veulent-croire-quil-existe-charia-douce,133306?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=16a2cdfb00-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-16a2cdfb00-30494613&mc_cid=16a2cdfb00&mc_eid=3bbbfa4636