Les renforts de police affectés depuis deux ans dans les quartiers sensibles n'ont pas suffi. Cambriolages et violences sont en hausse. Particulièrement aux Moulins à Nice.
Faut-il rebaptiser les ZSP... en « zones de délinquance prioritaire »? Vendredi, à l'occasion de l'audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance de Nice, le procureur de la République a dressé un bilan plutôt noir de ces zones de sécurité renforcées, créées il y a deux ans.
On se souvient, en effet, du bras de fer entre le ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls, et le maire de Nice, Christian Estrosi réclamant des moyens supplémentaires pour les quartiers les plus sensibles de la capitale azuréenne.
La ZSP de Nice avait finalement vu le jour en 2013. Elle englobe à la fois des quartiers niçois (L'Ariane, les Liserons et les Moulins) ainsi que cinq communes voisines (Drap, La Trinité, Saint-André, Falicon et Cantaron) situées en zone gendarmerie.
+ 22,6% en ZSP...
Les militaires ont obtenu des résultats significatifs en 2014. « Dans les communes relevant de la gendarmerie nationale, souligne Eric Bedos, la délinquance générale a reculé de 16 %, les cambriolages ayant enregistré un repli particulièrement significatif de 16 %. » Il n'en va cependant pas de même en zone police.
« Dans les quartiers niçois situés en ZSP, la délinquance a fortement progressé de +22,6% », poursuit le procureur. Certes le nombre de faits élucidés a lui aussi augmenté de 13%, mais cela ne suffit pas à alléger le bilan de la ZSP niçoise. Dans le détail les atteintes aux biens en général ont progressé de 27%. Les cambriolages ont particulièrement flambé (+41%). Et les violences volontaires sont elles aussi en hausse de 10%.
« C'est dans le quartier des Moulins que l'évolution est la plus préoccupante », analyse le magistrat. La délinquance générale y a progressé de 48 %, les cambriolages de 166 % et les violences volontaires de 66 % !
-1,9 % hors ZSP !
Les renforts affectés aux ZSP n'ont manifestement pas suffi à endiguer le recours à la violence dans les quartiers niçois. On peut aujourd'hui s'interroger sur l'efficacité, voire la légitimité de ce nouveau dispositif. D'autant plus qu'à l'échelle du reste de la ville de Nice et des autres agglomérations azuréennes l'insécurité a plutôt reculé en 2014. La délinquance générale est en baisse de 1,9 % en zone police. Les braquages ont même chuté de 40 %. Les vols avec violence sont en recul de 18 %, les violences faites aux personnes de 3 %.
Seuls les cambriolages sont en hausse (+10%), mais sans commune mesure avec la progression des vols avec effractions constatés en ZSP. Les zones de sécurité prioritaires n'en auraient-elles que le nom ?
vu sur : http://www.nicematin.com/nice/a-nice-la-delinquance-flambe-en-zone-de-securite-prioritaire.2086685.html#.VM5E-EL0fiU.facebook