L’abomination perpétrée contre les collaborateurs de Charlie-Hebdo et les policiers chargés de veiller sur eux soulève une indignation que nous partageons. · Sur la réaction des responsables des organisations islamiques en France. On comprend leurs solennels appels à ce que l’on ne confonde pas tous les musulmans avec l’islamisme jihâdiste et terroriste et il serait en effet odieux de le faire. Cela dit, l’islam mettant par-dessus tout en avant « l’oumma », sa réalité communautaire universelle, comment se fait-il qu’ils n’aient jamais essayé de la faire évoluer ? Car, pour ne considérer que ces pays phares de l’islam que sont l’Arabie Saoudite, l’Iran, le Qatar, la Turquie, le Pakistan, comment admettre sans réagir que la conversion d’un musulman à une autre religion y soit frappée de la peine de mort ? Pourquoi n’ont-ils jamais rien dit pour que soit libérée Asia Bibi au Pakistan, et comme elle tous ceux qui dans ces pays et bien d’autres sont devenus ou ont été atrocement fouettés puis pendus pour avoir été simplement suspectés d’une parole pas suffisamment respectueuse pour la personne du « prophète » Mahomet ? >> Vont-ils enfin solennellement énoncer que toutes les occurrences de violence cruelle de ce prophète tels que rapportés dans le Coran et les Hâdiths ne doivent plus être modélisés, reçus comme de parfaits exemples à suivre, comme le font les jihâdistes, mais comme des anecdotes qu’il est absurde et anachronique de pérenniser ? >> Vont-ils enfin parler et agir pour que partout dans l’oumma puisse désormais être établie et garantie la liberté et l’égalité religieuses, condition fondamentale de la liberté et de l’égalité civique ?
· Sur la liberté de pensée et d’expression. L’AGRIF est très attachée à cette liberté fondamentale de notre civilisation. Comme toute liberté, les lois doivent la garantir et la border. Elle ne peut être la liberté de l’injure, de la diffamation, de l’incitation à la haine ou de déni de la dignité humaine. Elle implique le droit de désaccord, le droit de réplique, le droit de réfutation et surtout le droit de réponse et sinon, celui des procédures judiciaires prévues par la loi. Étrangement, beaucoup trop de ceux qui se targuent de défendre cette liberté d’expression sans limites la refusent en pratique à ceux dont ils ne partagent pas les idées. On vient encore de le vérifier avec les vociférations de toute une intelligentsia de gauche contre un Éric Zemmour. Plus stupéfiante et même abjecte est la position de ceux qui réclament pour leurs productions comme un droit absolu d’intouchabilité, l’interdiction de l’expression de tout désaccord, de toute réplique par voie de presse, de manifestation, et le droit aussi à faire appel à la loi par les procédures prévues. Devrait-on aujourd’hui dans l’émotion du drame et des deuils oublier les encouragements de ce périodique aux chanteurs de rap appelant au viol et… au meurtre, notamment de policiers ? Les dessinateurs et employés de Charlie-Hebdo sont hélas morts, assassinés par ceux qui ont pris au pied de la lettre les plus abominables éructations des rappeux ! Et sont hélas tombés aussi les policiers contre lesquels ces éructations appelaient au traitement par la « kalach ». L’AGRIF tient tous ces textes à disposition. Elle a aussi en archive les déclarations de Me Malka, l’avocat de Charlie-Hebdo, rappelant à des musulmans indignés que « contre les chrétiens, Charlie-Hebdo en avait fait « cent fois plus » ! Les chrétiens indignés, eux, avec l’AGRIF, ont quelquefois, face aux outrances les plus criairdes, réagi devant la justice. La réaction par le procès, c’est le propre de la civilisation ! Les islamistes, eux, ont répondu hier à Charlie-Hebdo par le massacre. C’est le fait de la barbarie la plus sauvage ! Ceux qui osent mettre sur le même plan les deux attitudes sont des misérables ! Pour l’honneur de ses morts, instituer désormais pour ce journal satirique une sorte de privilège de liberté illimitée d’expression, d’inconditionnalité, d’infaillibilité, d’intouchabilité, serait les instrumentaliser dans une abomination liberticide. À rebours, du respect qu’on leur doit.
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