La carrière des ex-politiques est souvent très lucrative. En un an, Nicolas Sarkozy a donné une douzaine de prestations, qui lui auraient rapporté plus de 1 million d’euros. Autre champion du genre : DSK. Mais beaucoup d’autres anciens élus n’hésitent pas à arrondir leurs fins de mois par des conférences d’intérêt très inégal.
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Qu’est-ce qui a bien pu attirer François Fillon au Kazakhstan, pays où les principaux médias d’opposition ont été interdits fin 2012 ? Les 8 et 9 octobre, l’ancien Premier ministre a donné une conférence au 8e forum eurasiatique KazEnergy à Astana, la capitale, où il a croisé un autre invité de marque, l’Espagnol José María Aznar.
«Le monde est entré dans le siècle des énergies multiples», a déclaré en anglais Fillon, pour un cachet qu’il refuse de communiquer. Le 23 juillet, c’est Jean-François Copé qui s’exprimait à une table ronde «sur le développement africain et ses enjeux économiques» organisée à Brazzaville (Congo) par Forbes Afrique, qui avait déjà attiré l’an passé Dominique de Villepin et Jean-Pierre Raffarin.
Certains ont dit que sa prestation de vingt-cinq minutes, «truffée de banalités», selon un observateur, a été payée 30.000 euros. «Beaucoup moins», a répliqué l’intéressé.
Nos élus, présents ou passés, de Michèle Alliot-Marie à Xavier Bertrand, en passant par Hervé Novelli, Xavier Darcos ou Luc Ferry, y trouvent un moyen aisé d’arrondir leurs fins de mois, même s’ils ne peuvent prétendre toucher entre 150.000 à 300.000 euros la prestation comme Bill Clinton ou Gerhard Schröder. Pour eux, c’est plutôt entre 5.000 et 30.000 euros maximum. La seule exception est Dominique Strauss-Kahn, qui parlera le 31 octobre à Séoul pour le constructeur automobile local Hyundai. Grâce à son anglais parfait et à son expertise financière, il obtient facilement des cachets de 50.000 à 150.000 euros la demi-heure…