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19 octobre 2013 01:58

Après du premier tour de la cantonale de dimanche à Brignoles (Var), l’envoyée spéciale de Libération, Charlotte Rotman, a enquêté le long de l’ex-nationale 7 de Brignoles à Fréjus, où le Front national fait de gros scores. Urbanisation sauvage, immigration et sentiment de «submersion».

«A Brignoles, on compte 60% d’employés ou d’ouvriers mais aussi des belles villas qui valent cher. Or, la probabilité de voter FN augmente avec le niveau d’inégalités économiques», analyse Joël Gombin, politologue spécialiste du vote FN.

C’est une France de la deuxième ligne, de l’arrière-pays. Une France accueillante pour les idées du Front national. Dimanche, les électeurs du canton de Brignoles – pour ceux qui se déplaceront – vont très certainement envoyer un FN au conseil général du Var. Ce serait le second en France. Il faut dire qu’il y a là un terreau favorable, bien au-delà du canton, dans un département où les forces politiques historiques sont en décomposition.

Le FN le sait bien et entend y faire sa récolte. Ces dernières années, le vote frontiste, jusque-là cantonné au littoral, reflue à l’intérieur des terres. A Brignoles, comme dans d’autres villes du secteur, le Front est à l’offensive. «On est un parti jeune qui va gagner en musculature. On ne maille pas encore tout le territoire, mais on y travaille», jubile Laurent Lopez, le candidat frontiste qui a recueilli 40,4% des voix dimanche, au premier tour de la cantonale partielle à Brignoles. […]

Entre Brignoles et Fréjus, en suivant le tracé de la route principale, qu’on continue à appeler la nationale 7, on retrouve ces communes dont les entrées sont défigurées par les zones commerciales et les centres-ville dévitalisés.

Des communes qui pleurent leur passé et ouvrent les bras à Marine Le Pen et ses lieutenants.

Une partie d’entre eux ressemblent à ces «dominés, ces faibles qui ont été éloignés, par l’éducation autant que par le métier, des centres urbains de pouvoir et de privilèges, et relégués vers les zones périurbaines et rurales», décrits par les géographes Hervé Le Bras et Emmanuel Todd dans le Mystère français. Et qui font le lit du FN. «On est juste des étudiants, des travailleurs, on essaye de s’en sortir. Mais, quand dans votre assiette vous n’avez pas assez, vous ne pouvez plus partager. Nous, on veut que le pays dure», explique un jeune sympathisant qui ne souhaite pas donner son nom mais dit travailler dans le bâtiment. […]

Attablé en terrasse sur la place principale, Laurent Lopez décrit une petite apocalypse urbaine et insiste beaucoup sur «les gens d’origine extracommunautaire» présents place Caramy, autant de Français d’origine maghrébine, trop nombreux à ses yeux. Il s’épanche sur un sentiment de «submersion».«Ici, les gens ont peur. Ils ne vont plus en centre-ville.» […]

Pour Elsa Di Méo, la candidate du Parti socialiste à la municipale, «le FN profite d’un trouble de l’identité locale, d’une perte de repères. Les gens ont le sentiment que leur ville ne rayonne plus comme avant. Comme si elle avait perdu son âme».

Et, beaucoup, notamment les anciens rapatriés, font le lien entre l’immigration et la détérioration supposée de leur cadre de vie. «C’est vrai, dit encore la socialiste, il arrive qu’on nous demande : ‘Mais, vous, vous n’allez pas trop donner aux Arabes?’»

Libération

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Elections